Mais où est passée la proposition de loi déposée par le PPS, le 6 décembre 2015, auprès du Conseil de la Chambre des conseillers? Cette question, soulevée par le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 25 février, promet d’agiter à nouveau les esprits, après la sortie médiatique controversée de la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afailal, qui avait qualifié de «deux sous» les 5.000 dirhams mensuels perçus par les parlementaires au titre de pension de retraite.
Contacté par Al Akhbar, le président du groupe des députés PPS, Rachid Rokbane, a affirmé à son tour ignorer le sort de cette proposition de loi, renvoyant plutôt la balle au bureau du Conseil de la Chambre des représentants, «la seule instance habilitée à statuer sur l’envoi ou non desdites propositions de loi, ou des projets de loi, aux Commissions parlementaires spécialisées», explique le quotidien.
En ce cas d’espèce, c’est à la Commission des finances qu’il appartient de statuer sur ladite proposition de loi portant sur la réforme du système de retraite des parlementaires, clarifie encore le quotidien, précisant que la durée impartie à cette tâche est de soixante jours.
Or, il semblerait que ladite proposition de loi n’ait même pas emprunté ce circuit légal, constate Al Akhbar qui indique, sur la base de propos recueillis auprès du Bureau du Conseil de la deuxième Chambre, que c’est le gouvernement, avec la complicité des parlementaires, opposition et majorité confondues, qui serait derrière le retrait de cette proposition de loi.A en croire ces indiscrétions, ladite proposition de loi aurait été à tout jamais «enterrée», comme le suppose Al Akhbar.
Pour rappel, une grosse polémique avait été déclenchée, en décembre dernier, au sujet de la «légitimité» des retraites accordées aux parlementaires. Certains d'entre eux s'étaient alors montrés disposés à y renoncer, alors que d’autres, nombreux ceux-là, y sont restés accrochés bec et ongles, à la faveur d’une indignation populaire exprimée notamment sur les réseaux sociaux.
Et pour cause! Selon la vox populi, les 5.000 dirhams perçus par les parlementaires au titre de pension de retraite sont considérés comme une «rente politique». Si le citoyen ordinaire cotise de vingt à trente ans pour avoir une pension de 5.000 dirhams, ce n’est pourtant pas le cas des parlementaires. Ces derniers cotisent 2.900 dirhams par mois pendant cinq ans, soit la durée de leur mandat en tant que parlementaires, pour percevoir une pension mensuelle de 5.000 dirhams!