Dialogue social: les syndicats dénoncent le statu quo

Réunion des partenaires sociaux pour un nouveau round du dialogue social, le 14 avril 2023, à Rabat.

Revue de presseLes centrales syndicales continuent de réclamer au gouvernement la tenue du deuxième round de dialogue social, qui était prévu en septembre dernier, conformément à l’accord conclu en 2023. Parmi les dossiers en suspens, les syndicats évoquent le projet de loi sur le droit de grève, la fusion entre la CNSS et la CNOPS, l’augmentation des salaires et l’unification du SMIG et du SMAG. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 25/11/2024 à 18h54

Les centrales syndicales restent attachées à la tenue d’un nouveau round de dialogue social au titre de l’année 2024, après le gel par le gouvernement de leur réunion tenue en septembre 2024.

La Confédération démocratique du travail (CDT) a été la première à critiquer les «tergiversations» du gouvernement à organiser cette deuxième séance de dialogue social, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 26 novembre.

Un communiqué de la CDT souligne que «le gouvernement a montré, à travers cette attitude, qu’il fait peu de cas du dialogue social institutionnel en n’invitant pas les centrales syndicales à la séance de septembre, laquelle réunion devait être consacrée à la discussion du projet de Loi de Finances, d’un ensemble de dossiers sociaux, ainsi que des cahiers revendicatifs en suspens concernant plusieurs secteurs et catégories professionnelles».

Lors d’une réunion du Conseil national de la CDT, tenue dimanche 24 novembre, le secrétaire général adjoint, Khalid Alami Houir, a indiqué que «le gouvernement n’avait pas tenu ses engagements figurant dans l’accord du 30 avril 2022, ainsi que la charte de l’institutionnalisation du dialogue social. Il s’agit notamment de son manquement à son engagement d’unifier le SMIG et le SMAG, et de la mise en œuvre des mécanismes de contrôle garantissant le respect du code de travail et de la déclaration des salariés».

Le syndicaliste a par ailleurs critiqué la décision du gouvernement, «prise de façon unilatérale», visant à transférer la gestion de l’assurance-maladie du secteur public de la CNOPS à la CNSS.

Il a également dénoncé la présentation de la loi organique à propos du droit de grève devant le Parlement, avant même qu’elle ne fasse l’objet d’un consensus.

De son côté, le secrétaire général de l’Union Marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, a regretté que le gouvernement n’ait pas tenu son engagement en s’abstenant d’inviter les centrales syndicales à tenir le round de dialogue social de septembre dernier, indique Al Ahdath Al Maghribia.

Pourtant, a-t-il ajouté, «nous nous étions mis d’accord, en avril 2023, avec le gouvernement sur l’institutionnalisation du dialogue social à raison de deux rounds par an, les mois d’avril et de septembre. La deuxième séance devrait être consacrée à la concertation sur le projet de Loi de Finances, l’augmentation des salaires et la réduction de l’impôt sur le revenu (IR)».

Abordant la fusion de la CNSS-CNOPS, le syndicaliste a indiqué que, si la première version de ce projet avait été adoptée, elle aurait constitué une catastrophe pour les 3 millions d’adhérents, et aurait provoqué des tensions sociales au sein de la fonction publique: «heureusement que nous avons assumé notre responsabilité en élaborant une nouvelle loi qui préserve les acquis des adhérents de la CNOPS», a estimé Miloudi Moukharik.

Par Hassan Benadad
Le 25/11/2024 à 18h54