A moins de 48 heures du 1er Mai, le ministre du Travail, Mohamed Yatim, a renoncé à son week-end pour recevoir, dimanche, les syndicats et leur annoncer la dernière offre du gouvernement. Une offre que les centrales syndicales ont qualifié de "décevante". Toutes, y compris l’UNTM, syndicat affilié au PJD, l'ont ainsi rejetée, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 30 avril.
Outre une augmentation de salaire de 300 dirhams, étalée sur trois années, à compter de janvier 2019, pour les échelles 6 à 10, échelon 5, le gouvernement propose de revoir à la hausse les allocations familiales, à raison de 100 dirhams. Cette augmentation devrait être effective dès le mois de juillet pour les fonctionnaires et dès sa validation par le conseil d’administration de la CNSS pour les salariés du privé. Le gouvernement promet également de relever la prime d’accouchement à 1.000 dirhams et d'accorder une prime mensuelle de 700 dirhams aux fonctionnaires affectés dans les zones éloignées.
Par ailleurs, précise Al Ahdath Al Maghribia, l’Exécutif propose, dans le projet d’accord soumis aux syndicats, d’entamer dès début mai les concertations sur le projet de loi relatif à la grève. El Othmani s’est également engagé à réviser l’article 288 du code pénal et à créer, au sein du ministère du Travail, une nouvelle direction chargée du suivi de tout ce qui a trait aux libertés syndicales. Dans ce projet d’accord, le chef du gouvernement promet également d’adresser une circulaire aux walis et gouverneurs pour les inciter à réactiver les commissions provinciales de réconciliation. Une unité centrale, mise sous la tutelle de la Primature, sera de même créée pour statuer sur les conflits.
El Othmani propose également aux syndicats un agenda pour poursuivre le dialogue social. Il suggère ainsi d’entamer les concertations sur le projet de loi relatif aux syndicats et aux associations professionnelles à compter de ce mois de mai. Il propose également de démarrer, dès septembre prochain, les pourparlers sur la réforme du code du travail. Pour ce qui est de la réforme du système des indemnités en cas d'accident du travail, le chef du gouvernement propose d'entamer les concertations en avril 2019 avant de démarrer, en septembre, des rencontres entre le gouvernement et les syndicats pour la réforme du régime de retraite dans le secteur privé et la réforme du mode d’élection des représentants des salariés.
Le projet d’accord soumis aux syndicats évoque également la réforme de la fonction publique, la révision de la grille des salaires dans la fonction publique et l’amélioration du système de protection sociale pour les fonctionnaires. Concernant le secteur privé, le chef du gouvernement propose de revoir le régime d’indemnisation pour perte d’emploi et de relever le plafond des cotisations à la CNSS, actuellement de 6.000 dirhams.