Après une pause d’un peu plus de deux mois, le gouvernement invite à nouveau les syndicats et le patronat à la table des négociations. Ce nouveau round du dialogue social reprendra au début de la semaine prochaine, lundi et mardi, écrit le quotidien Al Massae dans sa livraison du week-end des 23 et 24 décembre.
En effet, et selon le journal qui cite des sources proches de Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi, ce dernier a adressé des invitations, jeudi dernier, aux centrales syndicales les plus représentatives pour reprendre le dialogue social. Et ce, précise le journal, après avoir reçu des instructions en ce sens de la part du chef du gouvernement.
Or, il semble que les syndicats, qui ont menacé récemment de rependre les hostilités, ne semblent pas prendre au sérieux cette initiative. Et c’est la centrale affidée au PJD, l’UNTM en l’occurrence, qui est la première à avoir accusé le gouvernement, dirigé par le PJD, de vouloir gagner du temps, sans plus. En ce sens, affirme Abdelilah El Hallouti, patron de l’UNTM, «cette initiative ne fait que nous faire perdre notre temps».
En effet, explique le même responsable syndical cité par le journal, les deux parties, le gouvernement et les syndicats, étaient déjà très avancés dans les négociations. Et «au lieu de capitaliser sur ce que nous avons déjà pu accumuler pour avancer sur nos points de discorde, le gouvernement tente de nous faire revenir au point de départ». Selon les syndicats, les choses étaient pourtant bien claires dès le départ. Les centrales avaient refusé, depuis la première rencontre avec le chef du gouvernement, de tout reprendre depuis le début dans le cadre de commissions sectorielles.
«Nous avions un projet d’accord, il fallait travailler dessus», affirme ce syndicaliste. Cela veut dire, poursuit la même source, que le chef du gouvernement et les centrales syndicales devaient se retrouver encore une fois ou deux, pour conclure cet accord. Mais, «passé plus de deux mois, cela n’est plus possible», conclut le patron de l’UNTM.
Par ailleurs, note le journal, cette invitation à la reprise des négociations intervient au moment où les centrales syndicales envisagent de reprendre leur programme de protestations. C’est le cas notamment de la CDT, qui accuse le gouvernement «d’entraver le processus du dialogue social». Et, en conséquence, la centrale s’est mise à examiner les moyens de riposte à adopter pour faire face à cette situation.
Pour sa part, précise Al Massae, et en réponse à une question orale à la Chambre des conseillers, le ministre a affirmé que le gouvernement œuvre actuellement pour la signature d’un accord-cadre pluriannuel avec les centrales syndicales. Lequel accord devrait permettre de réagir positivement aux revendications des syndicats et d’arriver à un consensus sur les questions à caractère législatif.