DGI: l’intelligence artificielle pour combattre l’évasion fiscale

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Revue de presseKiosque360. La Direction générale des impôts (DGI) s’arme de l’intelligence artificielle pour traquer les fraudeurs fiscaux. Un système d’exploration des données et des algorithmes sont mis au point pour passer à la loupe les fichiers fiscaux. Les détails.

Le 08/07/2019 à 21h07

La base de données de la Direction générale des impôts (DGI) est désormais gérée et pilotée par des logiciels de pointe, permettant à l’institution de mieux administrer l’assiette fiscale, lutter contre la fraude, cerner et éliminer les échappatoires fiscales. Cette base de données a été alimentée durant des années par les formules de télédéclaration et la digitalisation des règlements. Le fichier a été également consolidé par les conventions signées entre la DGI et d’autres administrations, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 9 juillet. Après ces deux étapes, la DGI recourt aujourd’hui à l’intelligence artificielle (IA) pour assurer une exploitation exemplaire de toutes ces données.

C’est ainsi, souligne le quotidien, que la DGI a modernisé son système de traitement et de suivi du fichier fiscal. Les données sont minutieusement vérifiées et toutes les contradictions sont relevées automatiquement par les logiciels. De même, les cas de non-conformité sont repérés par les algorithmes et les technologies d’exploration des données. Bien plus, le système est en mesure de relever des magouilles sur le terrain lors des opérations de contrôle. Ainsi, ce système d’intelligence artificielle fait ressortir même des cas de complicité entre des inspecteurs des impôts et des personnes morales ou physiques passibles de l’impôt. En fait, les responsables centraux pourraient détecter toute tentative de complicité entre les inspecteurs et les contribuables. Et le quotidien de souligner que cette mise au point du fichier fiscal est de nature à mettre un terme au phénomène de la fraude fiscale sous toutes ses formes.

Ce fichier fiscal, ajoute le quotidien, a été enrichi par des données grâce aux conventions avec d’autres administrations telles que la direction des douanes, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et l’Office des changes. Ces données permettent à la DGI de mieux cerner les circuits des personnes passibles de l’impôt. C’est ainsi que le cas de la fausse déclaration pourrait être relevé en consultant les données d’une autre administration. Ainsi, par exemple, les déclarations au niveau de la Douane, en ce qui concerne les importations, et les traces au niveau de l’Office des changes, servent à estimer le chiffre d’affaires. L’actualisation de ces données permet au système de la DGI de faire ressortir toutes les anomalies et les cas de non-conformité. D’ailleurs, indique le quotidien, ces nouvelles formules d’informatisation ont permis à la DGI d’établir les listes de toutes les catégories de fraudeurs fiscaux. Des milliers sont sur une première liste qui fera l’objet d’une enquête.

Par Mohamed Younsi
Le 08/07/2019 à 21h07