Il semble que la malédiction de l’effondrement poursuit le chef du Polisario à chaque fois qu’il tente de faire croire à ses parrains, dans le palais d’El Mouradia à Alger, que tout se passe normalement dans les camps de Tindouf. C’est ainsi qu’après l’annonce par Mustapha Bachir Sayed de la mort du projet du Polisario, c’est au tour de l’aile armée d’asséner un coup dur à Brahim Ghali à la veille de l’anniversaire de sa nomination à la tête du mouvement séparatiste, rapporte Assabah du lundi 22 juillet.
En effet 1.000 éléments de la première région militaire ont annoncé qu’ils déposaient leurs armes et qu’ils quittaient définitivement «l’armée du Polisario» après le refus de Benbattouche de révoquer leur chef direct Youssef Ahmed Salem. Les milices l’accusent de corruption et d’accaparement d’une grosse quantité de carburants et de troupeaux de chameaux pour les revendre en Mauritanie.
Ils l’accusent également d’avoir dilapidé l’argent que lui a remis le ministère algérien de la Défense pour construire un nouveau siège de la première région militaire après que les drones marocains les ont chassés de leur déploiement dans la zone tampon.
Cet événement n’est pas du tout ordinaire car c’est la première fois que des milices armées du Polisario s’effondrent de façon aussi humiliante. Depuis toujours, les dirigeants du Polisario et les généraux d’Alger ont utilisé ces milices comme une carte pour manœuvrer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des camps. Ils les ont utilisées tantôt pour menacer les jeunes qui se révoltent contre les répressions de la bande de Rabouni et tantôt pour alimenter la propagande surréaliste sur des bombardements fictifs contre les positions de l’armée royale.
Une façon de faire croire à tout le monde qu’ils mènent une guerre féroce contre le Maroc dans le but de couvrir leur défaite cinglante à El Guergarate. Mais cette défection a démasqué toutes ces manœuvres et a annoncé officiellement le démantèlement de ces milices, signant ainsi la mort de «l’armée de libération populaire», relaie Assabah.
La façon avec laquelle le chef des séparatistes a réagi à cette désertion est très révélatrice de son état d’esprit. Brahim Ghali ne s’est même pas donné la peine de négocier avec les dissidents en essayant de les convaincre via les moyens traditionnels, en faisant appel aux Chioukhs et en leur distribuant de l’argent. Il s’est contenté de leur envoyer Lahbib Mohamed Abdelaziz pour qu’ils lui restituent les armes et vaquent à leurs occupations, car Benbattouche n’a plus rien à offrir à ce mouvement.