Des journaux comme Akhbar Al Yaoum, devenu un opposant à la ligne de Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement, et Al Ahdath Al Maghribia, quotidien de gauche, "ont mis en garde l'Exécutif contre la fin de la gratuité dans l'enseignement public". Ces journaux renforcent leurs positions et arguments en citant des représentants et membres de syndicats qui estiment, en effet, que le projet de loi-cadre vise "à imposer des taxes relativement élevées au niveau du secondaire et du supérieur, surtout pour les élèves et étudiants voulant accéder à des cycles de formation spécifique, que ce soit au lycée ou dans les facultés".
"Les syndicats protestent contre la fin de la gratuité de l'enseignement public", titre ainsi Al Ahdath Al Maghribia qui nous apprend, dans son édition de ce jeudi 4 janvier, que l'Organisation démocratique du travail (ODT, centrale proche du PAM) compte organiser, "le 18 février, une marche de protestation". Le journal casablancais ne précise pas pourquoi ce syndicat s'est donné un tel délai pour descendre dans la rue. Toujours est-il, précise le quotidien, que l'ODT accuse le gouvernement de vouloir "détruire le système d'enseignement, sur la base de recommandations d'instances internationales". Sans les citer, ce syndicat pense à la Banque mondiale et au FMI.
Il faut rappeler que le Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), dirigé par Omar Azziman, a mis en place une stratégie pour promouvoir le système de l'enseignement, à l'horizon 2030. Dans l'une de ses cinq recommandations, il a appelé à la généralisation et à la gratuité du pré-scolaire et du scolaire. Il a de même émis une proposition pour inviter le secteur privé à contribuer financièrement pour réduire les charges de l'Etat.
Les syndicats qui comptent battre le pavé avaient pourtant participé au dialogue avec le Conseil supérieur et souscrit à l'ensemble des résolutions.