Les parlementaires ne semblent pas apprécier que la Cour des comptes s’intéresse de près à la gestion locale, celle des communes en premier lieu. C’est ce que laisse entendre le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 14 et 15 juin.
«Des parlementaires ont critiqué la Cour des comptes pour ce qu’ils qualifient de sélectivité dans le traitement des dossiers d’inspection et d’audit», affirme le quotidien. L’auteur de l’article a pris soin de préciser que lesdits parlementaires «ne sont pas soupçonnés de corruption financière ou administrative et n’assument pas, non plus, de responsabilités d’ordonnateur de paiement».
Des députés de la majorité et de l’opposition, membres de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants, «ont adressé des critiques sévères à la Cour des comptes pour sa gestion sélective des dossiers liés aux finances publiques», insiste le quotidien. Citant ces mêmes parlementaires, Assabah insinue que «certains magistrats de la Cour semblent fermer les yeux sur des cas de corruption au sein d’institutions publiques».
Ce que le représentant de la cour a rejeté en bloc. Le responsable de la juridiction financière a nié catégoriquement «toute sélectivité dans le contrôle exercé par la cour sur les institutions et conseils chargés de gérer les deniers publics». Il a affirmé que les juridictions financières, présentes dans différentes régions du Royaume, «supervisent tous les secteurs et administrations, et examinent leurs finances sans distinction ni parti pris».
Par ailleurs, poursuit Assabah, tout en saluant le travail de la cour, ses rapports sur la gouvernance financière et son évaluation de certaines politiques et programmes, les députés ont toutefois estimé que «l’impact de ces rapports reste souvent peu visible». Ce qui, selon eux, explique la hausse de l’indice de perception de la corruption chez les citoyens.
Ainsi, les parlementaires ont appelé à renforcer la confiance dans la Cour des comptes en veillant à ce que l’impact de ses rapports soit perceptible dans les institutions auditées, ainsi que dans l’évaluation des politiques publiques. Le quotidien fait allusion en ce sens à certains secteurs comme l’Éducation nationale et les fédérations sportives.
Cela étant, les députés ont également plaidé pour l’implication des associations de protection des deniers publics dans ce processus ainsi que pour le lancement de campagnes de sensibilisation dans les domaines d’intervention de la cour.
Dans leurs échanges avec Assabah, des parlementaires ont noté que «le contrôle des collectivités territoriales suscite une certaine sensibilité chez l’administration et les élus». Ce qui nécessite la mise en place d’un programme de formation des élus sur les processus d’évaluation et d’audit menés par la Cour des comptes.








