Nouveau rebondissement dans le feuilleton à suspense des provocations anti-marocaines orchestrées par le voisin de l’Est. Sauf que, à défaut de riposte de la partie marocaine, les décideurs algériens se mettent bel et bien à s’accuser mutuellement. «Des fonctionnaires de l’Assemblée populaire nationale accusent des parlementaires de rouler pour les services de renseignement marocains», rapporte Al Massae, dans son édition de ce mardi 18 novembre. Décryptons: les malheureux députés de l’APN se voient imputer la grave accusation de «trahison à la Nation» puisqu’ils seraient en «collusion» avec un pays étranger, «ennemi», selon la terminologie délibérément «parano» du Département du général-major, Ahmed Medine, alias «Tawfik» (renseignement et sécurité, DRS). Voilà, le mot est lâché. Paraît-il, il va falloir en penser quelque chose. Or voilà: Mais qui seraient, alors, ces présumés «fonctionnaires» de l’Assemblée populaire nationale (APN)? De quel droit un simple «fonctionnaire» peut-il se permettre de se substituer à la Justice et d’attribuer à des personnes, dont le «délit» est de vouloir simplement s’acquitter de leur travail de députation, cette grave accusation de «traîtrise à la Nation» susceptible de les mener droit à l’échafaud?! Parlons clair, parlons vrai: ces soi-disant «fonctionnaires» ne seraient-ils pas plutôt des agents du DRS? Quand on sait que le puissant patron de ce département, le monsieur Ubu de l’Algérie, a réussi à noyauter jusqu’aux moindres coins et recoins de la société algérienne, il y a fort à parier que cette affaire est un produit pur jus du renseignement algérien. Le DRS n’en est d’ailleurs pas à son premier coup fourchu. Rappelez-vous: en juin 2015, ce même DRS avait «conseillé» à des députés de l’ANP d’éviter de se rendre au Maroc sous peine d’être déboutés par les autorités de Rabat! Du coup, la visite avait été annulée, laissant planer cette interrogation trouble sur l’interférence d’un service préposé au renseignement dans des affaires relevant du parlement.
La main «invisible» du DRS!Tout porte à croire que cette affaire aux relents de scandale porte la signature du département d’Ahmed Medine, qui en aura vraisemblablement tiré les ficelles. Mais comme pour camoufler ce jeu de marionnettes, l’on apprend qu’une enquête a été ouverte sur la base d’allégations qui plus est farfelues, colportées par de simples «fonctionnaires» à l’encontre de parlementaires dont le «tort» est d’avoir voulu dénoncer, sur un compte Facebook fraîchement créé, «des affaires gravissimes se rapportant à l’Assemblée populaire nationale», comme le rapporte Al Massae. Rien que cela. Il n’en a pourtant pas fallu plus pour que ces députés soient taxés d’ «espionnage» pour le compte des services marocains! Un acte d’intimidation, dont le but est de museler le commun des députés algériens qui sont de plus en plus nombreux à dénoncer le vide institutionnel dû à la maladie du président Bouteflika et la crise généralisée que connaît un pays encalminé dans la corruption. Face à ce scénario vraisemblablement ourdi par le DRS, surgit la question: mais que vient faire le Maroc dans des affaires algéro-algériennes? Pas besoin d’être spécialiste des Relations internationales pour constater que l’acharnement anti-marocain est devenu un «sport national» en Algérie. Pour la petite anecdote, le fameux DRS pousse son zèle jusqu’à fouiner désormais dans les certificats de naissance des candidats aux postes à responsabilités publics. Pour être né au Maroc, un conseiller du ministre algérien de la Communication a fait l’objet d’un véritable lynchage médiatique! Est-ce un hasard si, sur le site même du président Abdelaziz Bouteflika, il n’y a pas de trace du lieu de sa naissance?