C’est une ancienne demande qui, depuis quelques mois, revient dans le débat politique. Des acteurs socio-économiques et des élus de la ville d’Agadir appellent à la révision l’appellation de la région Souss-Massa afin d’y intégrer le nom de leur ville.
Dans son édition du vendredi 10 février, Al Akhbar écrit qu’une députée du RNI vient une nouvelle fois d’adresser une question écrite au ministre de l’Intérieur, l’appelant à réviser le nom de cette région. Pour elle, ainsi que pour plusieurs acteurs de la ville, il est indispensable pour le développement de la région d’intégrer l’appellation d’Agadir dans le nom de la région, afin de renforcer son attractivité.
Comme la députée, explique le quotidien, de plus en plus de personnes se joignent ces derniers mois à cet appel, et leur argumentaire est loin d’être anodin. En fait, Agadir reste la ville la plus connue de la région du Souss-Massa, principalement sur la scène internationale. Or, quoi de plus naturel que d’intégrer sa dénomination dans l’appellation de la région afin que cette dernière profite de l’attrait qu’a sa capitale chez les touristes. Cet appel est encore plus justifié dans le contexte actuel, marqué par un important développement de l’arrière-pays de la région et de petites villes proches d’Agadir, comme Taghazout ou Imssouane.
Cette question de l’attractivité est particulièrement problématique pour les acteurs du secteur touristique d’Agadir. Comme le rapportent des professionnels, dans les foires internationales où la destination est promue, les visiteurs s’intéressent de moins en moins aux stands dédiés à la région. Et ce n’est à cause d’une ignorance de la dénomination «Souss-Massa».
Comme le rapporte Al Akhbar, un récent salon tenu dans un pays du Golf en apporte la preuve. Alors que le stand de la région était déserté par les visiteurs, il aura suffi de les informer que «Souss-Massa» est en fait la région d’Agadir pour voir des foules affluer. D’autant qu’il existe actuellement d’autres régions dans le monde où l’on peut retrouver le terme «Souss», ce qui crée une véritable confusion chez les étrangers.
C’est en tout cas l’un des arguments phares présentés par les défenseurs du changement de la dénomination de la région. Les plus impatients restent ceux qui militent pour une sortie de crise pour le secteur du tourisme dans la région, qui a subi de plein fouet les répercussions de la crise sanitaire et dont elle n’est pas encore totalement sortie. Il reste à savoir dans quelle mesure un simple changement de nom peut réellement contribuer à la relance espérée.
En attendant, rappelons que le ministre de l’Intérieur avait déjà répondu par le passé à cet appel, expliquant que le choix des régions a été fait en fonction des recommandations de la Commission consultative sur la régionalisation et qu’actuellement, rien ne motivait un changement.
