A la lecture des Unes de la presse à paraître le 9 mai, une seule question vient à l’esprit : la dernière heure du gouvernement Benkirane a-t-elle sonnée ? Commençons par l'hebdomadaire Al Ousbouea qui fait état d'une "grosse alerte au niveau du ministère de l'Intérieur suite aux informations selon lesquelles Hamid Chabat annoncera dimanche prochain le retrait des ministres istiqlaliens". Al Ousbouea croit savoir que "le PJD a entamé des entretiens avec le RNI afin que le parti de Salaheddine Mezouar prenne la place de l'Istiqlal au sein de l'Exécutif".
De son côté, Al Massae indique que "les Istiqlaliens se préparent à annoncer samedi prochain leur départ du gouvernement". Dans ce cadre, le Conseil national du parti de la balance a pu réunir 160 signatures pour demander un remaniement gouvernemental, apprend-on sur les colonnes du journal. Comment cette initiative est-elle perçue du côté du PJD ? Interrogé par Akhbar Al Yaoum, le parlementaire Abdelaziz Aftati estime que "la décision des Istiqlaliens de se retirer du gouvernement est une excellente chose (...)".
La crise s'intensifie
L’Istiqlal ira-t-il jusqu’au bout ? En attendant la prochaine réunion du Conseil national, Al Ahdath Al Maghribiya estime que la crise entre Benkirane et ses alliés s’intensifie. Preuve en est, les ministres istiqlaliens n’approuvent pas le communiqué incendiaire du gouvernement, publié à l’issue de sa dernière réunion, qui dénonce les propos de Hamid Chabat, SG de l’Istiqlal, lors du défilé du 1e mai. Quant à Assabah, il révèle que le PJD, l’Istiqlal, le Mouvement populaire et le PPS ont gelé les réunions de la majorité.
C’est dire que les relations entre les membres de la majorité gouvernementale ne sont plus au beau fixe. Pis, la tension monte… et les esprits s’échauffent. Benkirane, qui a tout le mal du monde à fédérer les composantes de la coalition gouvernementale, continue à adopter une attitude défensive. Bien qu’il soit conscient que les menaces de l’Istiqlal de quitter le gouvernement sont sérieuses, le chef de l’Exécutif ne fait rien pour calmer le jeu au sein de sa majorité. Lui et ses camardes semblent plus être préoccupés par l’impact d’une scission dans le gouvernement sur l’avenir et la popularité du PJD.