La France est le pays le plus hostile à l’islam dans le monde. C’est le postulat dressé par Ahmed Raïsssouni, ancien chef du Mouvement unicité et réforme (bras idéologique du PJD), actuellement à la tête de l’Union internationale des oulémas musulmans et personnage connu pour ses dérapages verbaux et ses positions, pour le moins intégristes.
Pour Raïssouni, «de nombreux pays, sous couvert de lutte contre le terrorisme ou l’extrémisme, s’attaquent à la religion musulmane et aux musulmans». En tête de ceux-ci, il y a la France, déclare-t-il. Ce pays a «lancé une guerre ouverte et directe contre la religion musulmane, ses traditions, sa culture et sa langue et ce, uniquement parce qu’il s’agit de l’islam», écrit Raïsssouni sur son site Internet.
Pour ce alem, toutes les formes d’oppression, raciste, politique, légale et sociale exercées sur les musulmans en Europe, sont une «invention» française. Elles sont d’abord testées en France, avant d’être exportées et «commercialisées» sur le reste du continent où elles sont tantôt adoptées, tantôt rejetées.
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Accusée d’être à l’origine du plus grand nombre de fermetures de mosquées, la France est également épinglée pour la «guerre» qu’elle mène contre le voile islamique. «Ses présidents, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre n’hésitent pas à s’inscrire clairement et ouvertement, sans la moindre réserve, dans cette guerre contre l’islam», écrit encore Raïssouni. La France, qui se situe selon lui, loin, très loin, de sa propre devise (Liberté, Egalité, Fraternité), lutte contre l’islam avec un esprit de haine envers cette religion.
Cette position rappelle celle qu’a récemment affichée Mustapha Ramid, pourtant ministre d’Etat en charge des droits de l’Homme, et au demeurant du même bord politique et idéologique que Raïssouni. Le 8 novembre dernier en effet, à la Chambre des représentants, Ramid a affirmé que «la France est l’autre face des talibans», car ces deux là, selon lui, «veulent imposer le port de certains vêtements aux femmes».
Oncle de Hajar Raïssouni, graciée par le roi après avoir été condamnée pour avortement illégal et relations sexuelles hors mariage, Ahmed Raïssouni s’était par ailleurs également distingué en s’attaquant à sa propre nièce. Dans une autre sortie, tout aussi alambiquée, Raïssouni avait affirmé dans une de ses chroniques que toute liberté a des limites. Et d’oser cette comparaison: «tous les passagers des voitures et des avions du monde entier sont obligés d'utiliser la ceinture [de sécurité], même si cela ne nuit pas aux autres». Et de pousser l’audace encore plus loin, en traitant les femmes défendant les libertés individuelles de «khassirates», un mot dont cette tentative de traduction par le terme «perverties» ne rend pas toute la force de sa signification en arabe.