Le ministère de la Justice s'est refusé, mercredi, à tout commentaire à propos de l'affaire du magistrat Mohamed El Haini. Ce juge vient démissionner en signe de protestation contre sa suspension par le Conseil supérieur de la magistrature pour une période de trois mois. Cette juridiction lui reproche d'avoir récemment "diffamé un responsable du ministère de la justice". Une source proche du gouvernement a jugé de "fondée juridiquement et légalement cette suspension". "El Haini a diffamé ce responsable après avoir appris que ce dernier avait postulé pour le poste de secrétaire général du ministère. Il l'a qualifié de corrompu, d'incompétent, d'injuste, de malhonnête", a expliqué à Le360 une source proche du gouvernement.
"Dans un article mis en ligne, ce magistrat a écrit textuellement: On ne veut ni lion, ni tigre, ce monsieur est malhonnête pour diriger le ministère", a indiqué la même source soulignant que le magistrat en question a failli être poursuivi par la justice pour diffamation. "Non seulement il a diffamé mais il a refusé de présenter des excuses. Le ministère n'a pas de commentaire à donner au sujet de cette démission", souligne-t-on auprès du département de Ramid.Une autre source ayant gardé l'anonymat a précisé que la sanction du Conseil supérieur de la magistrature n'a rien avoir avec le dossier que Mohamed El Haini a jugé dernièrement en faveur d'un diplômé chômeur (bien un seul diplômé chômeur), qui réclamait le droit de recrutement direct dans la fonction publique sur la base d'un engagement signé par l'ancien Premier ministre Abbas El Fassi. A noter que le tribunal administratif ne juge pas les plaines collectives mais les plaintes présentées à titre individuel. El Haini a donc donné raison en première au chômeur diplômé qui s'est plaint dans un seul et unique dossier", selon la même source. "L'affaire de ce magistrat n'a aucun lien avec le verdict qu'a prononcé le tribunal administratif. Le cas de El Haini est strictement lié à la diffamation", a-t-il ajouté. Pour rappel, le gouvernement a gagné, en appel, la semaine dernière, ce procès, approuvant le refus du gouvernement de recruter les chômeurs diplômés. Ces derniers ont décidé d'interjeter appel auprès de la cour de cassation.