Démantèlement d'un réseau de trafic de cocaïne: l’affaire risque d’éclabousser des hommes politiques

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Revue de presseKiosque360. Plusieurs personnes impliquées dans un important réseau de trafic de cocaïne ont été arrêtées. L’enquête, concentrée sur la région de Skhirat, risque de s’étendre à certains hauts responsables et hommes politiques.

Le 04/10/2017 à 23h18

C'est un important réseau de trafic de drogues dures qui a, récemment, été démantelé. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui précise que les investigations se poursuivent, souligne, dans son édition du jeudi 5 octobre, que 13 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette opération. Parmi elles, des binationaux, des Espagnols et des Néerlandais d’origine marocaine. Les deux cerveaux du réseau, des Néerlandais d’origine marocaine, se trouvent actuellement en prison.

Le journal, citant le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khiam, précise que ces arrestations ont permis de mettre la main sur une quantité de 2,588 tonnes de cocaïne brute. Le taux de concentration de la drogue saisie, une quantité record, s’élève à 93%, un niveau jamais enregistré auparavant. Un tel taux permet, après traitement et ajout de matières chimiques, de multiplier la quantité par cinq ou six, précise le journal en citant la même source.

En outre, la valeur totale de la quantité de cocaïne saisie s'élève, après traitement, à 25,85 milliards de dirhams, ce qui représente environ 2,75 milliards de dollars. L’opération a également permis la saisie de plusieurs téléphones portables, dont certains fonctionnant avec le réseau satellitaire. On apprendra, par la suite, que les éléments du BCIJ avaient également saisi huit voitures utilisées dans le transport et la distribution des drogues, des sommes d’argent d'un montant de 391.520 euros et de 172.620 dirhams, ainsi que deux fusils de chasse et des cartouches.

Al Ahdath Al Maghribia affirme que le démantèlement de ce réseau est l'aboutissement de longues investigations menées, depuis 2013, par le BCIJ, la DGSN et la DGED. Le réseau, affirme le journal, disposait de ramifications dans plusieurs villes marocaines. Les deux cerveaux de ce réseau entretenaient des liens avec des fournisseurs en Amérique du Sud, ce qui signifie que le Maroc est devenu l'une des routes servant à relier l’Amérique Latine à l’Europe. Quant au mode opératoire de ce réseau, il est similaire, en termes de structure, de stockage, de distribution et d’exportation de la drogue en Europe, à celui des cartels de drogues en Amérique du Sud.

Le quotidien Al Akhbar, qui s'intéresse aussi au sujet dans son édition du même jour, fait état de plusieurs descentes des forces de l’ordre dans des domiciles et fermes situés dans la région de Skhirat. Selon le journal, qui cite des sources proches de l’enquête, la police recherchait notamment un conseiller qui s'est, récemment, soudainement enrichi. A en croire le journal, des personnalités haut placées, des hommes d’affaires et des hommes politiques vivraient actuellement dans la crainte que leurs noms ne soient révélés par les trafiquants arrêtés.

Par ailleurs, précise le journal qui cite toujours des sources de l’enquête, il n’est pas exclu que les investigations touchent également des membres des forces de l’ordre, de la police, de la Gendarmerie et des services de renseignement, soupçonnés d'avoir fermé l’œil sur les activités douteuses du principal suspect et les soirées très animées qu’il organisait dans sa ferme, à Skhirat. Soirées auxquelles, précise Al Akhbar, des hommes politiques connus avaient l’habitude de se rendre.

Par Amyne Asmlal
Le 04/10/2017 à 23h18