La décision de la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, d’importer des déchets des pays européens dans le but de les recycler a suscité l’ire des groupes parlementaires de l’opposition. C’est ainsi que le chef du groupe parlementaire du MP à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, ainsi que son collègue du PPS, ont adressé une question écrite à Leila Benali lui demandant des explications sur la faisabilité économique de l’importation de plus de 2,5 millions de tonnes de déchets et de pneus usés, tout en rappelant qu’ils ont des conséquences indéniables sur l’environnement et la santé.
Dans sa réponse, la ministre a indiqué que l’utilisation, le recyclage et la revalorisation de ces déchets est une opération très rentable sur le plan économique et peu coûteuse et assuré qu’elle veillerait à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 28 août.
Et Benali de préciser que «l’importation des déchets non dangereux est organisée conformément aux dispositions de la loi 28.008 relative à leur gestion et leur élimination. Elle est également réglementée par des textes d’application, notamment le décret 587.7.25 fixant les conditions et les modalités d’importation, d’exportation et de transit des déchets».
Auparavant, le ministère de la transition énergétique et du développement avait indiqué que la quantité totale autorisée à l’importation atteingnait 2,240 millions de pneus usés et 17.024 tonnes d’autres déchets non dangereux.
La Grande Bretagne arrive en tête des exportateurs de déchets vers le Maroc avec 1,5 million de tonnes, suivie de la France avec 970.000 tonnes, la Norvège 100.000 tonnes, la Suède 60.000 tonnes et l’Italie 20.000 tonnes.
Al Ahdath Al Maghribia souligne que les données révélées après l’éclatement du scandale des déchets italiens, il y a huit ans, ont montré que l’importation par le Maroc des déchets en provenance des pays européens était une opération ordinaire en 2003 quand le secteur de l’environnement et de l’urbanisme était dirigé par le ministre socialiste Mohamed El Yazghi. Des importations qui se sont poursuivies quand le ministre istiqlalien Adil Douiri avait occupé le même poste.
Il faut rappeler que la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et de leur élimination vise à limiter la mobilité de ces cargaisons à risque. Elle cherche plus particulièrement à empêcher le transfert de déchets dangereux des pays développés vers ceux du Sud.