Ceux qui ont tenté d’intercepter le cortège royal lors du dernier séjour du roi Mohammed VI à Tétouan, se sont vite rendus compte que les choses ne sont plus comme avant. C’est ce que rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui revient, dans son édition de ce week-end des 15 et 16 juillet, sur le cas de 14 personnes qui ont pu remettre leurs doléances et requêtes au souverain. Les individus en question ont, par la suite, été convoqués par les services de la wilaya. Ils s’attendaient à ce qu’on leur demande des informations personnelles pour pouvoir leur accorder des agréments, mais ils ont été déçus.
La suite des événements s’est déroulée autrement, affirme le journal. Ils ont été, en effet, soumis à un interrogatoire rigoureux pour vérifier leur identité, les causes qui les ont poussés à tenter d’intercepter le cortège royal et surtout comment ils ont fait pour arriver à leur objectif. Après avoir reçu une sévère admonestation, ils ont été invités, ensuite, à signer un engagement pour ne plus refaire la même chose. Autrement, leur a-t-on expliqué, ils risqueraient de faire l’objet de poursuites pénales, car leur acte peut être qualifié comme un crime.
Le message était donc clair et ferme, précise le journal. Et ce n’est pas seulement à ce niveau que les autorités se sont montrées intraitables. Même pour aborder le roi, bien des choses ont changé. En ce sens, rapporte le journal, les services de police ont multiplié les effectifs dans le périmètre des déplacements du souverain, que ce soit en mer ou sur terre. Des hommes de la DGSN en civile ont, ainsi, été déployés pour repérer et interpeller toute personne voulant intercepter le souverain.
Ce phénomène, affirme le journal, est devenu un commerce ces derniers temps. Des individus se proposent, en effet, pour collecter les doléances et surtout des demandes d’agréments de taxi ou de transport en général, formulées par des citoyens, accompagnées de leurs cartes d’identités, moyennant des sommes d’argent convenues, pour les remettre au souverain. Dans la plupart des cas, ces individus louent des motos aquatiques et tentent d’intercepter le souverain en mer, précise le journal. L’un d’entre eux a, d’ailleurs, pu déjouer les contrôles de sécurité et remettre sa requête au roi, ces derniers jours, ce qui a eu pour conséquence la sanction d’un responsable de la Gendarmerie royale dans la région.
En mars de l’année dernière, le ministère de l’Intérieur a diffusé un communiqué dans lequel il a réfuté des rumeurs et des informations erronées «prétendant que des individus ont bénéficié d'agréments de taxi, bien qu'ayant délibérément entravé la circulation et le passage du cortège royal sur la voie publique».
Tout en démentant catégoriquement ces informations «dénuées de fondement et qui demeurent des rumeurs tendancieuses», le ministère de l'Intérieur a souligné que «de tels actes exposent la vie de leurs auteurs et d'autrui au danger, comme ils constituent un crime puni par la loi».