Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a annoncé la mise en place d’un dispositif de contrôle strict destiné à protéger la «sécurité spirituelle» du Royaume. Cette initiative vise à préserver l’intégrité du discours religieux officiel contre toute tentative de récupération par des courants extrémistes ou des influences doctrinales étrangères, rapporte Assabah dans son édition du week-end des 20 et 21 décembre.
L’enjeu est de taille: le ministère gère un patrimoine numérique considérable, incluant pas moins de 200.000 contenus référencés, ayant attiré près de 1,8 million de visiteurs. Sa présence sur les réseaux sociaux est tout aussi substantielle, avec 20 pages Facebook totalisant 700.000 abonnés, ainsi que des plateformes sur YouTube et TikTok regroupant 282 chaînes et 800.000 abonnés. À cet écosystème s’ajoute une plateforme dédiée aux hadiths prophétiques, riche de 12.000 recueils et dotée d’un service interactif répondant aux interrogations des citoyens.
Conscient de cette exposition, Toufiq a souligné l’effort soutenu de ses services dans le domaine informatique. Ceux-ci œuvrent à consolider en permanence le bouclier défensif contre les cyberattaques, érigeant notamment des «firewalls» renforcés. Des cellules spécialisées se consacrent prioritairement à la cybersécurité, en sécurisant l’infrastructure informatique, pilier fondamental pour assurer la pérennité des services numériques et la confidentialité des données sensibles.
Interrogé par une question écrite de Driss Sentissi, président du groupe haraki à la Chambre des représentants, le ministre a précisé que son département a adopté une approche «proactive et intégrée». Cette stratégie multiniveau cible en premier lieu la sécurisation des plateformes digitales et des serveurs centraux via l’implémentation de protocoles de protection avancés et la mise à jour périodique des systèmes. Des mécanismes de sauvegarde et de restauration robustes ont également été instaurés pour garantir la continuité des services en cas de panne ou d’attaque potentielle, note Al Akhbar.
Le volet humain n’est pas négligé: le ministère investit dans la formation et la qualification de ses ressources en cybersécurité, organisant des sessions en partenariat avec des organismes nationaux agréés, dont la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), relevant de l’Administration de la Défense nationale. Enfin, une politique stricte de gestion des accès a été mise en place, définissant avec précision les prérogatives et responsabilités techniques et administratives et recourant systématiquement à l’authentification multifactorielle pour verrouiller l’accès aux données.







