Une preuve matérielle du sombre rôle joué par Alger dans la crise maroco-égyptienne. Dans une lettre à l'ambassadeur du Polisario à Alger, Brahim Ghali, une ONG proche du Département algérien du renseignement et de la sécurité, le DRS, a assuré le présumé «diplomate sahraoui» de la disposition d’Alger à financer le déplacement, à Tindouf, en juin 2014, d’une délégation de journalistes égyptiens. Cette lettre, signée du nom du «Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui», a été adressée à Brahim Ghali, -tortionnaire polisarien poursuivi par l’Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne-, est datée du 14 juin 2014, veille de la visite à Tindouf des journalistes égyptiens. «Comme convenu lors de notre dernière réunion au sujet de la visite de la délégation de journalistes égyptiens dans les camps de Tindouf, j’ai l’honneur de vous informer de notre accord pour la prise en charge totale des frais de cette visite », peut-on lire dans cette lettre dont LE360 a pu obtenir un exemplaire. Dans cette même lettre, ledit Comité algérien émet l’espoir que le prétendu «ambassadeur sahraoui coordonne avec les parties concernées (NDLR : le DRS) pour garantir le succès de cette visite sur laquelle il faut parier afin de briser l’embargo médiatique imposé à la cause sahraouie dans les pays arabes».
Billets verts contre billets «journalistiques» !Alger n’a pas lésiné sur les moyens pour appâter le commun des journaleux égyptiens. Dans une révélation à Le360, des sources dignes de foi indiquent que le voisin de l’Est a débloqué -excusez du peu !- 20.000 dollars sur le seul compte de l’«envoyé spécial» de la publication Al Ahram, Mohamed Amine al-Masri, auteur du fameux livre «La cause sahraouie vu par les Egyptiens». Un navet grassement rétribué, autant que cet article diffusé, à l’été dernier, par ladite publication sous cet inénarrable titre : «Al Ahram au cœur de la république oubliée d’Oued Eddab», agrémentée d’affabulations de la bouche du président de la «RASD».Même rétribution sonnante et trébuchante pour d’autres complices égyptiens de cette honteuse mascarade «journalistique». Parmi ces complices, figure le présumé politologue égyptien Hassan Nafaa qui a également été du voyage à Tindouf. Voilà la raison pour laquelle cet ancien fidèle habitué d’Al Jazeera et d’Al Arabyia, pour ne citer que deux chaînes satellitaires arabes, ont consenti ce voyage au cœur de la république sahraouie de Mohamed Abdelaziz.
