S’exprimant lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, la ministre de l’Economie et des Finances a livré en détail les différents programmes de soutien mis au point par le gouvernement pour assurer la compétitivité des entreprises du secteur privé, en particulier les PME et les TPE.
Elle a également renouvelé les engagements du gouvernement en matière de versement des arriérés de la TVA aux entreprises, précisant qu’à la date du 31 décembre 2021, l’Etat avait déjà reversé 5 milliards de dirhams à 1.438 entreprises privées dont 71% des PME. La ministre a en outre rappelé que 8 milliards supplémentaires seront remboursés à ces entreprises pour atteindre un total de 13 milliards d’arriéré de TVA d’ici fin avril prochain.
Durant son intervention, à laquelle une durée de 40 minutes a été consacrée, la ministre est revenu sur les prévisions économiques de 2022. Celles-ci, selon Nadia Fettah Alaoui, tablent sur un taux de croissance de 3,2%. «Conformément aux instructions royales, une feuille de route visant le développement de l’économie, à travers le projet de loi des finances (PLF) a consacré un budget de 120 milliards de dirhams dont 45% destinés au Fonds Mohammed VI pour l’investissement, a-t-elle rappelé.
La ministre a aussi évoqué le prochain code des investissements dont l’élaboration est dans sa phase finale, ainsi qu’un plan de formation professionnelle, notamment en faveur des secteurs précaires tels que l’artisanat.
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Devant les conseillers parlementaires, la ministre de l’Economie et des Finances a fait un autre rappel sur le fait que 95% du tissu industriel et commercial est composé de petites et moyennes entreprises qui jouent «un rôle central et stratégique», dans le processus de développement. Ces dernières, a-t-elle reconnu, affrontent de difficiles problèmes en matière de financement bancaire surtout en cette période de pandémie.
Mais, selon elle, l’exécutif a mis en application des mécanismes de sauvetage et de soutien pour «l’accès au financement en accordant des garanties de crédits comme l’opération Damane. «L’intervention de l’Etat en faveur des entreprises a porté sur l’octroi entre 2020 et 2021 de quelque 271.821 prêts d’une valeur totale de 45,6 milliards de dirhams» a-t-elle détaillé.
Et d’ajouter que durant les 9 premiers mois de 2021, le Fonds de financement conjoint a assuré une enveloppe de 59,7 millions de dirhams. L’Etat a également lancé le programme dit Intelaka qui, dans son volet de soutien aux initiatives entrepreneuriales en vue d’une inclusion socio-économique des jeunes, a obtenu un financement entre 2020 et 2021 de 5,8 milliards de dirhams. Près de 24.000 entreprises ont bénéficié de ce montant ce qui a permis, d’après la ministre, la création de quelque 76.000 emplois.
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A propos de l’initiative Iklaa, «décollage», celle-ci a permis en 2021 à 50.233 entreprises d’obtenir «des garanties exceptionnelles pour des prêts de l’ordre de 46,5 milliards de dirhams», a indiqué la ministre avant de préciser que le gouvernement a, d’autre part, mis en œuvre «sa stratégie de globalisation financière», un processus qui vise à faciliter l’accès au financement aux petites entreprises. A cet égard, les petits crédits en faveur de cette catégories de PME ont vu leur montant unitaire augmenter de 50.000 à 150.000 dirhams.
Les secteurs de l’Agriculture, avec Green génération, et le tourisme n’ont pas été oubliés puisqu’ils ont bénéficié d’aides substantielles de la part de l’Etat. Concernant le secteur touristique, qui reste gravement affecté par la crise, Nadia Fettah Alaoui a rappelé que 130.099 salariés ont reçu des indemnités forfaitaires de 2.000 dirhams par mois pour une valeur globale de 1,34 milliard de dirhams, entre le 1er juillet 2020 et le 30 septembre 2021. Concernant le plan d’urgence dédié à ce secteur, il prévoit d’accorder 2 milliards de dirhams à titre de de contribution.
Dans le cadre de la relance et de la dynamisation de l’économie, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement a reçu quelque 45 milliards de dirhams supplémentaires, a conclu la ministre.
Les conseillers parlementaires, dont ceux de la CGEM et du MP, ont demandé à Nadia Fettah Alaoui d’intervenir auprès de banques pour qu’elles assouplissent les conditions d’octroi des prêts.