Le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a déclaré que le gouvernement est décidé à suspendre plusieurs programmes d’aide sociale dès la mise en œuvre du projet de la généralisation de la protection sociale.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 18 mai, que Lekjaa a cité notamment le régime d'assistance médicale (RAMED), l’allocation d’aide aux veuves et le programme Tayssir pour soutenir la scolarisation dans le monde rural. Le ministre qui intervenait lundi dernier lors de la séance des questions orales à la chambre des représentants, a souligné «qu’un ensemble de programmes d’aide n’ont plus raison d’être quand le gouvernement commencera à mettre en application le chantier royal de la généralisation de la protection sociale. De ce fait, ces aides vont concerner tous les Marocains qui les percevront d’une manière régulière et permanente».
Et Lekjaa de préciser que le régime RAMED sera intégré dans l’assurance maladie obligatoire (AMO) avant la fin de l’année 2022. L’enveloppe budgétaire qui était réservée à ce régime sera transférée à l’AMO en mobilisant 26 milliards de dirhams pour financer la généralisation de la protection sociale.
Par ailleurs, le ministre a révélé que le gouvernement va œuvrer, durant les années 2023 et 2024, pour garantir les allocations familiales à toutes les familles afin de parer aux risques liés à l’enfance et de soutenir la scolarité à un âge précoce. «Le gouvernement entamera en 2025 l’élargissement de l’adhésion aux caisses de retraite à toutes les personnes actives, la généralisation des allocations familiales et l’indemnité pour perte d’emploi», annonce Lekjaa.
Le quotidien Assabah a traité l’autre volet abordé, lors de cette séance parlementaire, par le ministre délégué chargé du budget en l’occurrence la caisse de compensation. Lekjaa a commencé par mettre les points sur les «i» en affirmant que «certains évoquent la caisse de compensation comme si elle a été, totalement, supprimée. Or cette caisse continue à soutenir les produits essentiels à forte consommation qui concernent tous les citoyens». Et de préciser «le gouvernement a décidé de subventionner la farine à raison de 7,32 milliards de dirhams pour maintenir le prix du pain à 1,20 dirham. Il en est de même pour la bouteille de gaz butane subventionnée à 116 dirhams pour que les citoyens continuent à l’acheter à 40 dirhams l’unité».
Le gouvernement, poursuit le ministre, a également accordé en deux tranches plus d’un milliard de dirhams à 80.000 véhicules pour stopper la hausse des prix de transport via des taxis, des bus et entre les villes. «Ceci étant, il faut savoir que pour revenir au système de la caisse de compensation, il faut injecter 60 milliards de dirhams supplémentaires. Par conséquent, il faut suspendre les investissements dans les secteurs de la santé, de l’enseignement, la protection sociale et le financement de la politique sécuritaire du pays», conclut Lakjaa.