L'épineuse question des rapports accablants de la Cour des compte sur "la mauvaise gestion des deniers publics par certains établissements" revient chaque année devant le ministère de la Justice et le Parlement sans qu'aucune suite judiciaire n'y soit donnée pour punir les responsables de ces irrégularités, rapporte Akhbar Al Youm dans son édition de ce mercredi 30 décembre.
Sous le titre "Voici pourquoi les rapports de la Cour des comptes restent lettre morte", le journal casablancais se base en effet sur l'étude de l'Association Adala qui estime que les rapports de 2011 à 2013 de la Cour des comptes sont considérés par le gouvernement comme une simple valeur indicative. "Les conclusions (de Jettou) se limitent à évoquer les irrégularités face au rôle marginal du Parquet général dont l'action se résume généralement à recevoir" les lettres, regrette l'ONG Al Adala, citée par le quotidien.
Qualifiant de véritable "crime financier" cette mauvaise gestion, l'association, proche de la gauche, dénonce la passivité, voire le refus du ministère de la Justice de traduire devant les tribunaux les corrompus, sachant que ce département assure la tutelle sur le Parquet général. Contacté par LE360, l'entourage de Mustapha Ramid a balayé d'un revers de main ces critiques, précisant que les rapports de la Cour des comptes suivent généralement deux procédures bien encadrées. La première relève des graves dossiers de gestion qui font l'objet de procès devant les tribunaux, tandis que la seconde renvoie les cas suspects à une commission qui décide de leur sort. Mais, selon l'expert Younes Ouhalou, cité par Akhbar Al Youm, les rapports de la Cour des comptes "restent une fiche indicative, ni plus ni moins"..