Actuellement, ce ne sont pas moins de 60 élus locaux, sur un total de 32.000, qui sont poursuivis en justice. Parmi ces 60 élus, se trouvent 34 parlementaires de différents groupes de la majorité et de l’opposition, un président de région, et un président du conseil préfectoral.
De même, 30 élus locaux ont été révoqués, parce qu’ils sont poursuivis devant les Chambres chargées d’instruire les crimes financiers dans différents tribunaux du Royaume. Parmi les parlementaires poursuivis, neuf députés et un conseiller de la deuxième Chambre ont été déchus de leur mandat.
Ce sont des chiffres rapportés par le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 22 juillet. Le nombre des élus ayant fait l’objet de poursuites judiciaires est certes très faible rapporté au nombre total, relève le quotidien, mais c’est dû au grand nombre des représentants locaux.
Aussi, souligne Assabah, le ministère de l’Intérieur est-il appelé «à revoir les textes électoraux dans le sens de réduire, au moins de moitié, le nombre des élus locaux qui représentent une charge pour les finances publiques». Cela d’autant, poursuit le quotidien, que «pour un grand nombre d’entre eux, l’intérêt des citoyens qui les ont élus et l’intérêt public en général font partie de leurs derniers soucis. ils contribuent, pour la plupart, à retarder la marche du développement de plusieurs années et ne sont là que pour tirer profit des deniers publics».
C’est sans doute pour cette raison que les défenseurs des deniers publics ont appelé à l’organisation d’élections anticipées dans les assemblées locales, avançant comme raison le nombre grandissant des élus poursuivis devant la justice pour corruption, dilapidation des deniers publics, abus de confiance et détournement des marchés publics.
Le PJD a également sauté sur l’occasion pour appeler à son tour à la tenue d’élections anticipées, mais législatives cette fois. Abdellah Bouanou, dirigeant et député du parti islamiste, affirme à ce propos que «l’organisation d’élections anticipées fait partie de la pratique démocratique et n’a aucunement pour objet de perturber l’action du gouvernement».
Cité par le quotidien, le parlementaire ajoute qu’«il ne faut pas avoir peur d’aller avant l’heure vers les citoyens pour demander un renouvellement de confiance».
Il va sans dire, note le quotidien, que l’appel du PJD n’a reçu aucun écho auprès des autres formations de l’opposition. Tout comme ce fut le cas pour le projet de motion de censure que l’USFP avait affirmé avoir l’intention de présenter contre le gouvernement, il y a quelques mois. Comme le PJD n’a pas voulu suivre l’USFP dans son projet, relève Assabah, le parti socialiste a fait de même.
Cet appel a donc tout d’un coup d’épée dans l’eau. Des formations de l’opposition, affirme Assabah, parlent «d’échauffements électoraux, et le considèrent donc sans intérêt». En réalité, note le quotidien, ce sont les trois formations de la majorité gouvernementales qui dominent à la fois les deux Chambres du Parlement, les Conseils régionaux et un grand nombre des conseils des villes, ainsi que ceux d’autres collectivités territoriales. Et il se trouve que les trois partis n’ont aucune intention d’écourter l’actuel mandat électoral.