Coronavirus: un parlementaire PJDiste viole l'état d'urgence sanitaire

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Revue de presseKiosque360. Non seulement il a enfreint à deux reprises les dispositions de l’état d’urgence sanitaire, mais le président islamiste de la commune d’Errachidia s’en prend même au wali de la région qui n’a fait, lui, qu’appliquer la loi.

Le 17/04/2020 à 20h43

C’est un député et président de conseil communal qui incite à la violation de l’état d’urgence sanitaire. Ce n’est même pas un citoyen ordinaire. Cela s’est passé dans la région de Draâ-Tafilalet. Le président de la commune d’Errachidia, également député de la première Chambre et membre du groupe parlementaire du PJD, a enfreint les dispositions du décret-loi portant déclaration de l’état d’urgence sanitaire que son propre parti a votées au parlement. Tout cela pour pouvoir mener sa campagne électorale avant l’heure.

D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 18 et 19 avril, le wali de la région, alors qu’il était en tournée d’inspection routinière, est tombé sur un véhicule de la commune qui n’avait aucune raison de circuler. Le wali a tout de suite ordonné la mise en fourrière du véhicule. Après avoir appris la décision, le président de la commune d’Errachidia s’est empressé d’envoyer au chauffeur un deuxième véhicule de la commune qui n’a d’ailleurs pas tardé à connaître le même sort, immobilisation et mise en fourrière, pour les mêmes raisons.

En réalité, explique le quotidien, les véhicules, propriétés de la commune d’Errachidia, transportait des malades souffrant d’insuffisance rénale ver un centre d'hémodialyse. Un service qu’offre le président de la commune dans le cadre de d’une campagne électorale permanente. Le wali a estimé qu’en plus de se retrouver en situation d’infraction aux dispositions de l’état d’urgence, le véhicule n’est pas adapté pour transporter des malades dans les conditions sanitaires requises. Il a donc fait appliquer la loi. Rien de plus.

Sauf que le PJD et ses milices électroniques, affirme le quotidien, ne l’ont pas pris sous cet angle. Ces dernières se sont, en effet, attaquées au wali avec virulence, poursuit le quotidien. Quant au président de la commune, il a qualifié l’acte du wali d’«abus de pouvoir» et d’acte «arbitraire» à l’encontre de la commune qui ne faisait que mener «une mission humanitaire».

Sauf que cela n’a rien d’humanitaire puisque cette action a été menée par le président dans le cadre de la campagne promotionnelle, amplifiée par les réseaux sociaux. Cela dit, d’après le quotidien, si le président de la commune d’Errachidia, qui en est à son deuxième mandat, avait pris la peine de parcourir le contenu du décret-loi relatif à l’état d’urgence sanitaire, signé par le patron de son parti en sa qualité de chef du gouvernement, il n’aurait sûrement pas agi de cette manière.

Par Amyne Asmlal
Le 17/04/2020 à 20h43