Coronavirus: quand RFI tresse des lauriers à la politique publique marocaine

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En anticipant les ravages possibles de l'épidémie du coronavirus et en stimulant un élan national, le Maroc a donné un "exemple" de politique publique qui "dépasse largement le seul cadre du continent", souligne Radio France Internationale (RFI).

Le 21/04/2020 à 10h04

Dans un article mis en ligne sur son site web sous le titre "Covid-19 au Maroc: masques, médicaments et filet de protection sociale", la radio française revient sur les mesures prises par le Maroc pour freiner la propagation de l’épidémie, venir en aide aux plus démunis, soutenir les entreprises et les salariés, et réorienter le tissu industriel du pays pour répondre aux besoins dictés par la conjoncture actuelle.

"Dix jours après l’apparition le 4 mars du premier cas de Covid-19 (...), les frontières et les écoles ont été fermées, et un confinement décrété le 20 mars, en même temps que l’état d’urgence sanitaire", indique RFI, ajoutant que les personnels de santé, qui ne rentrent plus chez eux depuis le 25 mars, sont logés à l’hôtel avec plus de 12.000 chambres qui ont été mises à leur disposition gratuitement par divers groupes hôteliers privés et publics.

Alors que le port du masque est devenu obligatoire depuis le 7 avril dernier, des usines de textile ont réorienté dès la fin mars leur production pour fabriquer 3 millions de masques chirurgicaux par jour dans la perspective de voir le volume doubler d’ici la fin du mois, souligne RFI.

Cette production commence à être écoulée via 72.000 points de vente, pharmacies et magasins d’alimentation et les masques sont vendus par paquets de dix pour 8 dirhams, soit 70 centimes d’euros, un prix contrôlé et subventionné, ajoute la radio française.

RFI fait également état des opérations de dépistage du Covid-19, opérées en masse dans neuf laboratoires d'analyses médicales, qui ont commencé début avril, avec un objectif de 10.000 tests par jour.

Sur le plan économique, la radio française souligne que “la mécanique des mesures économiques s’est mise en branle sans tarder: pas moins de 810.000 salariés du secteur formel (le tiers des inscrits à la CNSS ayant perdu leur emploi ou se trouvant en cessation d’activité) ont commencé à toucher une indemnité de 90 euros correspondant à la seconde quinzaine de mars. Ils toucheront 180 euros par mois pendant trois mois, jusqu’en juin, soit 75 % du Smic”.

Et d’expliquer que les ménages peuvent par ailleurs demander à leur banque le report des échéances de leurs crédits, immobilier ou à la consommation tandis que les travailleurs du secteur informel (41 % des actifs) identifiés via le Ramed vont toucher entre 75 et 112 euros en fonction de la taille des ménages, par système de SMS. De même, les ménages non «ramédistes», les plus précaires, ont été appelés à s’inscrire pour des aides similaires entre le 10 et le 16 avril, ajoute-t-on.

Côté entreprises, note RFI, l’Etat va payer en avril, mai et juin, les charges sociales de celles qui maintiennent au moins 80% de l’emploi, tandis que les charges sociales pourront être payées en différé pour celles qui conservent au moins 20% de leurs effectifs et un moratoire gratuit a été décidé sur les crédits et le leasing ainsi qu’une ligne de crédit de fonctionnement, dénommée Damane Oxygène a été instaurée le 26 mars, avec la garantie de l’Etat, pour assurer le fonds de roulement des entreprises et leur permettre de payer les salaires.

S’agissant du financement de ces mesures, RFI souligne qu’un Comité de veille (CVE) a été mis en place le 11 mars, sous la tutelle du ministère de l’Economie et des finances, et qu'un fonds spécial de lutte contre le coronavirus a été lancé dès le 15 mars, alors que le pays ne comptait que 28 cas et un seul décès.

"Les semaines à venir donneront une idée des résultats de toutes ces mesures, que peu de pays dans le monde ont prises à cette échelle. En attendant, «l'exception marocaine» porte surtout sur la célérité de sa prise de décision politique", affirme RFI.

Le 21/04/2020 à 10h04