Le Maroc est représenté à ce conclave, qui connaît la présence de ministres des Affaires étrangères et responsables des pays membres de l'organisation panafricaine, par une forte délégation conduite par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq.
L'ordre du jour de cette session, qui se tient au siège de l'UA, sera essentiellement axé sur l'examen pour adoption du Rapport de la réunion du Comité des représentants permanents de l’UA (COREP) du 14 octobre 2017, l’examen des projets de documents de travail du 5ème Sommet Union africaine-Union européenne, que doit accueillir en novembre prochain la Côte d’Ivoire, en l'occurrence le projet de Déclaration et le projet des projets prioritaires conjoints 2018-2023.
Les membres du Conseil Exécutif vont passer en revue aussi le projet de la position commune africaine sur l'Accord de Cotonou post 2020 sur les ACP (pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) et la participation des Etats membres au 5ème Sommet UA-UE, entre autres.
Pour rappel, le 4ème sommet UA-UE qui s'est tenu à Bruxelles a adopté la Déclaration de Bruxelles et la feuille de route du partenariat UA-UE 2014-2017. L'Union africaine et l'Union européenne sont convenues que, pour la période 2014-2017, la mise en oeuvre de la stratégie commune sera axée sur les domaines prioritaires à savoir Paix et sécurité, Démocratie, bonne gouvernance et droits de l'Homme, Développement humain, Développement durable et inclusif, croissance et intégration continentale.
A l'ouverture de la rencontre, dédiée à la préparation du 5ème Sommet Union africaine-Union européenne, le Président du Conseil Exécutif de l’Union Africaine, Mamadi Touré, a indiqué que ce sommet, prévu les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan, est une opportunité pour changer de "paradigme" et saisir le contexte où "l’intérêt des partenaires de l’Afrique devient de plus en plus croissant pour le continent".
"Le partenariat UA-UE est et demeure l’un des cadres privilégiés et stratégiques pour le développement de l’Afrique du fait que le partenariat stratégique est un pilier important de la réforme institutionnelle de l’organisation panafricaine voulue et décidée par les dirigeants africains", a ajouté le Président du Conseil Exécutif de l’UA et ministre guinéen des Affaires étrangères.
Pour lui, les ressources mobilisées par les partenaires de l’Afrique seront "un apport additionnel à nos ressources internes pour financer l’Agenda 2063 et son premier Plan décennal", estimant que ce partenariat a apporté un soutien technique et financier dans les domaines de l’intégration, de la paix, de la sécurité et de la gouvernance, et ce malgré les faiblesses notées et le manque de progrès tangibles dans certains domaines.
Et de noter que de nombreux obstacles jonchent le chemin vers le Sommet d’Abidjan, se disant convaincu de les transcender pour que l’Afrique puisse contribuer davantage à soulager la vie des braves populations encore confrontées à la précarité, aux conflits et aux crises sans occulter le terrorisme, l’extrémisme violent et le drame de l’immigration.
"Il incombe de privilégier l’intérêt de l’Afrique pour que, dans la complémentarité, nous bâtissons cette Afrique que nous voulons à l’horizon 2050", a-t-il lancé à l’adresse des ministres et responsables présents lors de cette réunion extraordinaire.
Le président du Conseil exécutif s’est dit confiant que le pragmatisme dans le choix des projets prioritaires concrets, intégrateurs, de portée continentale, fera de l’Afrique un "partenaire crédible, capable d’entretenir un partenariat gagnant-gagnant avec l’Union européenne".
Les participants à cette réunion extraordinaire devront ainsi examiner et valider les documents et rapports déjà établis par le COREP, les ambassadeurs africains à Bruxelles et à Genève ainsi que par les Communautés Economiques Régionales (CER).
Identifiés sur la base des priorités stratégiques pour la période 2018-2022, ces documents s’articulent autour de trois piliers, à savoir, "l’investissement dans les populations et le développement des compétences", "résilience, paix, sécurité et gouvernance" et "mobilisation des investissements pour la transformation structurelle de l’Afrique".
Même tonalité chez le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, qui a estimé que ce Sommet, dont l’ossature repose sur l’investissement dans la jeunesse, se tient à un moment "charnière de l’histoire du partenariat UA-UE et revêt une double signification pour nous".
"D'une part, il est le reflet de notre thème de l’année et la prise en compte des problèmes d’une frange importante de la population de notre Continent, à savoir, les jeunes qui représente plus de 60%. D'autre part, l'UA ambitionne des grandes réformes pour traduire dans les faits la vision contenue dans son Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons", a-t-il expliqué dans son allocution.
Selon lui, ceci passe "inéluctablement" par une refondation structurelle de l’organisation panafricaine, une rationalisation de ses méthodes et une redéfinition de son partenariat avec le reste du monde.
Pour Faki, le partenariat avec l’UE doit reposer sur de "solides" principes et se dessiner tous les champs à la mesure de son envergure multidimensionnelle, de ses ambitions et des enjeux en constante extension. "Le respect, l’égalité, la liberté et la solidarité doivent être les repères inaltérables d’une relation solide, durable et mutuellement avantageuse", a-t-il insisté.
"Je reste confiant que tous nos Etats membres s'investiront pleinement pour faire du prochain Sommet UA-UE un succès. Au-delà du besoin de parler d’une seule voix, il est plus impérieux de venir à ce sommet en rang serré et se donner les moyens de maximiser les gains", a-t-il noté, se disant "convaincu" que cette session extraordinaire "contribuera à nous mettre sur la voie d’un Sommet réussi".