Cinq personnalités briguent officiellement le poste du secrétaire général du PAM. C’est la première fois depuis sa création, il y a un peu plus de dix ans, que ce parti organise son congrès national sans que le secrétaire général ne soit connu à l’avance. C’est, en effet, la première fois qu’on assiste à «une course naturelle» aux commandes du parti, affirme le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du lundi 3 février. La dernière à annoncer officiellement sa candidature est Kefaya Ettaeb, membre du conseil national et rapporteur de la « commission de la feuille politique », relève le quotidien.
Cette dernière, note Akhbar Al Yaoum, est d’ailleurs la seule femme à se présenter à ce poste aux côtés de quatre autres dirigeants. Le membre du conseil national, ancien membre de l’IER, Abdeslam Boutayeb a, en effet, retiré sa candidature, et pour cause. La direction du parti a rejeté sa proposition d’organiser un débat contradictoire entre l’ensemble des candidats. Les autres dirigeants toujours en lice ont tous entamé leur campagne, chacun à sa façon, pour convaincre les congressistes de voter pour eux.
Cependant, note le quotidien, à quelques jours du congrès, qui devrait avoir lieu le 7 février, ce sont principalement deux candidats qui se détachent du lot. Il s’agit d’Abdellatif Ouahbi (59 ans), dont les récentes déclarations ont fait polémique, et de Mohamed Cheikh Biadillah (71 ans). Samir Belfkih, ancien parlementaire élu sur la liste nationale des jeunes, et Mekki Zizi, ancien président de la région Gharb-Chrarda-Beni Hssen, également candidats, sont moins visibles.
Autre remarque d'Akhbar Al Yaoum, quotidien réputé proche du clan Benkirane au PJD, trois candidats, à savoir Abdellatif Ouahbi, Samir Belfkih et Mekki Zizi, n’ont émis aucune objection face à l’éventualité d’une alliance future avec le parti islamiste. Ce qui, d’après le quotidien, représente un tournant dans l’histoire du parti et dans la manière avec laquelle il voit désormais le parti qui a été son ennemi juré durant les dix dernières années. Seul l’ancien secrétaire général, Mohamed Cheikh Biadillah, résiste, annonçant même, à Salé où il intervenait dans un meeting, que «le parti doit en finir une fois pour toutes avec les idéologies».
Pour ce qui est du secrétaire général sortant, le quotidien affirme qu’il ne s’est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature, lui qui n’a passé que deux années à la tête du parti. Il semble cependant qu’il a préféré soutenir Biadillah, sans pour autant renoncer à ses guéguerres avec le président de la commission préparatoire, Samir Goudar. Le secrétaire général sortant aurait ainsi manifesté son mécontentement quant à la manière dont ce dernier mène les préparatifs du congrès, souligne le journal. C’est ainsi que Hakim Benchamach vient de remettre un dossier complet, sur ce qu’il considère comme des «irrégularités», à la commission d’arbitrage et d’éthique, organe habilité à recevoir les recours pour irrégularités concernant le congrès.