Communes: l'Intérieur suspend plusieurs chantiers "louches" après l'arrestation d'un entrepreneur

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Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur a procédé, dans plusieurs villes, à l’arrêt des travaux de projets communaux. En effet, certains présidents de communes et parlementaires auraient trempé dans une fraude généralisée qui a conduit un entrepreneur derrière les barreaux.

Le 29/04/2020 à 21h40

Le ministère de l’Intérieur a décidé, via la direction générale des collectivités locales, de suspendre tous les projets jusqu’ici supervisés par un bureau d’études et une entreprise dont le patron se trouve aujourd’hui en prison. Ce dernier aurait accaparé, dans plusieurs villes, de nombreux projets suspects avant d’être compromis, avec le directeur du bureau d’études, dans un dossier qui a mené plusieurs responsables derrière les barreaux et pourrait encore entraîner dans son sillage de grands électeurs. Selon les résultats des enquêtes diligentées par les chefs des services des affaires générales dans certaines provinces, les présidents de communes et le patron de l’entreprise incarcéré auraient trempé dans la fraude en passant des marchés publics.

Les élus exigeaient du patron d’entreprise incriminé une part des bénéfices réalisés. Un accord secret était ainsi passé entre toutes les parties concernées par l’adjudication des marchés. Les investigations effectuées par les inspecteurs du ministère de l’Intérieur ont notamment révélé l’existence de fraudes dans certains marchés publics relatifs à la réhabilitation des centres urbains et des routes rurales. Lors de l’ouverture des plis, ces marchés ont été adjugés à des sociétés en contournant la loi, de manière subtile, afin d’éliminer les entreprises concurrentes.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 30 avril, que le ministère de l’Intérieur a adressé des notes à certains présidents de commune pour leur demander de fournir des explications sur les violations des dispositions d’octroi des marchés publics. Une mise en demeure qui a été suivie de l’arrêt des travaux de plusieurs projets qui ont absorbé des dizaines de millions de dirhams. Ces budgets étaient notamment alloués à la réhabilitation urbaine via des emprunts accordés par le Fonds d’équipement communal (FEC).

L’enquête a montré que certains entreprises et bureaux d’études connus bénéficiaient de la complicité de fonctionnaires de la direction générale des collectivités locales. Les investigations entamées par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur et la Cour des comptes pourraient faire tomber plusieurs grands électeurs, dont des parlementaires connus pour leur proximité avec les secrétaires généraux de leurs partis respectifs.

Par Hassan Benadad
Le 29/04/2020 à 21h40