Communes: le ministère de l’Intérieur enquête sur 450 millions de dirhams partis dans des marchés d’études.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . DR

Le ministère de l’Intérieur a lancé une mission d’enquête pour auditer les marchés publics conclus par plus d’une centaine de communes et collectivités territoriales. Ces marchés portent essentiellement sur des études. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 10/12/2023 à 20h20

Le ministère de l’Intérieur vient de lancer un audit auprès de 120 communes portant sur des marchés publics. Des irrégularités auraient entaché l’attribution de ces marchés relatifs aux études et qui totalisent un montant global de 450 millions de dirhams.

Selon le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 11 décembre, une commission du ministère planche actuellement sur les marchés émis par des dizaines de communes et cible plus particulièrement des études relative à certains projets ainsi que leur impact sur le vécu quotidien des citoyens et sur le développement local.

Des sources citées par le quotidien affirment que c’est la deuxième mission du genre qui a été diligentée par le ministère de tutelle, après que ce dernier ait constaté une hausse remarquable du budget des études. Cela d’autant que l’objet même de ces études revient plus souvent au point d’attirer l’attention des responsables du ministère. Ce n’est pas tout, l’importance de ces études ne correspond pas, non plus, dans les cas relevés, aux moyens financiers limités de certaines communes.

Les mêmes sources du journal révèlent que les cas recensés, après une première enquête, impliquent 120 communes, urbaines et rurales, relevant de cinq Régions à travers le pays. Les premiers dossiers épluchés par la commission font état, comme précisé plus haut, d’un montant total de 450 millions de dirhams, dépensé sur une durée trois ans rien que sur la rubrique «études».

Ce n’est pas seulement les communes qui sont concernées, souligne Assabah. Une commission de contrôle planche également sur les marchés publics émis par des entreprises et établissements publics qui portent aussi sur des études attribués pratiquement aux mêmes bureaux.

L’enquête, actuellement en cours, portera non seulement sur l’opportunité de ces études et leurs conclusions, mais également leur qualité. Car, souligne le quotidien, il s’est avéré d’après l’analyse des premiers échantillons que la plupart de ces études ne comportent aucune valeur ajoutée scientifique ni technique. Il s’agit, dans la plupart des cas, d’une reproduction de travaux déjà réalisés par des chercheurs académiques marocains qui n’ont jamais quitté les rayons des bibliothèques des universités. Et ce, jusqu’à leur ressuscitation par des bureaux d’études sans l’accord et à l’insu de leurs auteurs.

Par ailleurs, et toujours selon les sources citées par Assabah, les bureaux d’études réalisent les deux-tiers de leur chiffre d’affaires avec les établissements publics et certaines collectivités territoriales.

Cela dit, dans leur mission d’enquête, les membres de la commission du ministère de l’intérieur s’appuient sur la plateforme numérique mise en place pour le suivi des délais de règlement des marchés publics conclus entre les collectivités territoriales et les entreprises et les différents prestataires de services. C’est ainsi qu’il a été constaté que le nom de certains bureaux d’études revient le plus souvent lorsqu’il s’agit de marché émis par les collectivités territoriales. corps du texte

Par Amyne Asemlal
Le 10/12/2023 à 20h20