Comment le Polisario entend instrumentaliser les prouesses de l’équipe nationale algérienne

Pendant ce temps, les Algériens ne rêvent que de démocratie et de méritocratie.

Pendant ce temps, les Algériens ne rêvent que de démocratie et de méritocratie. . DR

Des activistes séparatistes de l’intérieur entendent surfer sur une possible victoire des «Fennecs» en demi-finale de la CAN-2019 pour sortir manifester ce dimanche soir.

Le 14/07/2019 à 11h35

En matière de guerre par procuration, le Polisario, on le sait, fait très fort. Ce dimanche 14 juillet au soir, il a même l’intention de se surpasser. C’est ainsi, apprend Le360 de source sûre, que des séparatistes de l’intérieur et s’activant dans les provinces du sud du royaume, prévoient de jouer. Et gros. Ils veulent exploiter une possible victoire de l’équipe nationale algérienne, en demi-finale de la CAN-2019 contre le Nigéria, pour sortir manifester. Manifester non pas leur joie d’avoir vu les Fennecs briller, mais pour plaider leur thèse indépendantiste, aussi irréaliste qu’irréalisable.

Alors que le peuple algérien retient son souffle et voit en son équipe la seule lueur d’espoir dans un pays en grave crise politique, les séparatistes n’en démordent pas en matière de fantaisie. Sinon, comment peut-on rationnellement utiliser une potentielle victoire en football et en jouer pour faire passer ce message, au demeurant peu crédible?

Ces mêmes séparatistes entendent ainsi investir les rues des principales villes du sud, avec des drapeaux algériens et des fanions du Polisario. Ils oublient cependant que si victoire il y a, ce sera celle d’un autre pays, et que les manifestations de joie, ou autre, n’appartiendront qu’au seul peuple algérien.

Ils omettent également le fait que ces mêmes Algériens sont en lutte, désormais quotidienne, contre un régime algérien qui a prouvé son incapacité à se maintenir aux commandes, malgré les stériles agitations de ses derniers représentants, en premier lieu celles du général Ahmed Gaïd Saleh. Ils ont, de plus, démontré leur incapacité à gérer un pays qui a soif de liberté et de bonne gouvernance.

S’emparer d’une victoire sportive et l’utiliser comme prétexte pour ressasser une vieille et illégitime théorie d’indépendance est une démarche pour le moins puérile. Ce sera l’expression, une fois de plus, d’une rêverie qui relève désormais de la pure folie, qui veut que les prouesses des uns soit, aussi, celle des autres.

A moins que les séparatistes de l’intérieur ne se considèrent non comme des Sahraouis, mais, en définitive, des Algériens. Mais là encore, ils se trompent lourdement, non seulement de «cause» mais aussi de territoire.

Par Tarik Qattab
Le 14/07/2019 à 11h35