Le héros de la libération nationale s'est éteint au 10e jour du ramadan de l'année 1380 de l'hégire (26 février 1961), quelques années seulement après l'accession du royaume à l'indépendance, au terme d'un combat acharné qui a permis d'affranchir la patrie du joug du colonialisme.
Le regretté souverain, artisan de l'indépendance, avait voué sa vie à la cause nationale, en consentant tous les sacrifices, y compris l'exil auquel il a été forcé en compagnie de la famille royale par les autorités coloniales, pour la libération du pays et le recouvrement de sa pleine indépendance.
La commémoration de cet anniversaire est une illustration de la fidélité et de l'attachement sans cesse renouvelés à la mémoire d'un roi hors pair, qui a refusé de céder un iota sur la souveraineté nationale ou de se prêter à un quelconque marchandage avec les autorités du protectorat.
La disparition de feu Mohammed V, leader du mouvement de libération nationale et symbole du combat des peuples pour l'indépendance, la dignité et le progrès, fut une perte cruelle pour la nation ainsi que pour tous les mouvements de résistance et de libération, d'autant plus que le regretté souverain a tenu, tout au long de son combat contre le colonialisme, à mener son action en concertation permanente avec le mouvement national.
Artisan de l'indépendance, le père de la nation était animé d'un souci constant de consolider et de resserrer les rangs de toutes les composantes de la résistance, conscient que la libération et le recouvrement de la souveraineté étaient tributaires d'une action collective, concertée et réfléchie, basée sur l'attachement à la foi et l'effort de sensibilisation et de mobilisation du peuple marocain.
A la faveur de ces efforts persévérants, il a été possible de mener à bien le combat politique, impulsé à travers les positions héroïques du père de la nation face à la politique du fait accompli des autorités coloniales, qui a atteint son paroxysme avec le complot contre la légitimité incarnée par le trône lorsque l'occupant a pris la décision innommable de forcer à l'exil le souverain et son illustre famille.
Suite à cette décision, le colonialisme allait boire le calice jusqu'à la lie face à l'héroïque résistance du souverain, et au ferme soutien dont a fait montre son peuple dans cette épreuve.
Grâce à la forte mobilisation du peuple marocain pour le retour d'exil du roi légitime et symbole de la souveraineté nationale, les manœuvres ourdies des colonisateurs ont été déjouées, et le souverain est revenu au pays, porteur de la bonne nouvelle, celle de la fin du protectorat.
Le Maroc a réussi, grâce à ce combat mené par feu Mohammed V en communion avec le mouvement national, à donner un retentissement international à sa cause, ce qui lui a permis de mettre fin au joug colonial pour se consacrer, ensuite, à l’œuvre d'édification nationale et de construction de l'Etat marocain moderne.
Nationaliste corps et âme, feu Mohammed V était aussi un leader africain de premier ordre. Pour les peuples du continent, il incarnait le combat contre le colonialisme et le racisme, pour l'unité, l'indépendance et la consolidation de la paix dans le monde.
S'inscrivant dans la lignée du père de la nation, feu Hassan II, compagnon de lutte du héros de l'indépendance, a poursuivi l’œuvre de consolidation des acquis, en s'engageant dans un programme d'envergure pour le développement économique et social du pays.
Digne successeur de feu Hassan II, le roi Mohammed VI s'est attelé avec résolution et abnégation, à la concrétisation et à la consolidation de ce grand projet national, faisant ainsi entrer le Maroc dans une nouvelle ère, celle de la modernité et du développement.