Certains ministres de l’actuel gouvernement passent à la vitesse supérieure. Non pas qu’ils accélèrent le rythme de la mise en œuvre ou l’achèvement des chantiers que leur département pilote, mais en s’empressant de «distribuer» gracieusement les postes budgétaires prévus pour l’année 2026 au sein des secteurs qu’ils dirigent.
Dans son édition du mercredi 29 octobre, le quotidien arabophone Assabah rapporte qu’un «grand ministre, dont le département coiffe plusieurs secteurs gouvernementaux et dont le parti vise la première place aux prochaines élections de 2026 en vue de diriger le gouvernement du Mondial, aurait assuré plusieurs jeunes, hommes et femmes, d’occuper de hauts postes de responsabilité au sein de son département».
Sans citer le nom du ministre qui a promis d’embaucher à tour de bras dans son département sur la base de critères strictement électoralistes et de proximité familiale, celui-ci ne serait pas le seul à le faire. Assabah ajoute que d’autres ministres de l’actuelle majorité ont également agi de la même façon.
Ils profitent ainsi des 40.000 postes budgétaires que le Projet de loi de finances de l’année 2026 a prévus, et qui seront pourvus à partir du mois de mars prochain, coïncidant avec le décaissement des budgets sectoriels des ministères.
«Ainsi, ces 40.000 postes seront distribués, dans leur majorité, entre les fils des familles de notables qui pèsent dans les urnes, mais aussi les proches et les partisans les plus en vue», affirme le journal.
Pour éviter que cette pratique ne soit mise en œuvre au niveau des communes, le ministère de l’Intérieur a pris les devants en interdisant aux présidents des communes de procéder à une quelconque embauche directe. Le ministère a justifié cette mesure par l’insuffisance des moyens financiers des communes, qui ne peuvent pas supporter une pléthore de fonctionnaires, pour la plupart incompétents, voire fantômes. Cependant, en cas de besoin, les présidents de commune sont autorisés à faire usage de l’embauche par voie contractuelle, ce qui leur permet de sortir du carcan de la fonction publique et de profiter des services de hautes compétences.
Ces derniers temps, le ministère de l’Intérieur a bloqué des centaines de nominations au sein des conseils communaux, malgré l’existence de postes budgétaires à cet effet. Le département de tutelle veut ainsi mettre fin à cette bourse de ventes et d’achats des nominations qui a toujours plombé le rendement des conseils communaux et dilapidé leurs budgets.








