Le défi de l’emploi des jeunes et son corollaire, la lutte contre le chômage, constituent l’un des échecs les plus patents communs à tous les gouvernements successifs. «En dépit d’une panoplie de mesures conçues pour endiguer ce fléau, les résultats demeurent constamment en deçà des attentes», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 8 octobre.
Le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse de croître d’année en année. Cette aggravation trouve son origine dans le ralentissement de la croissance économique, laquelle peine à générer les postes nécessaires. En témoigne la dégradation significative du taux de création d’emplois, passé de 30.000 pour chaque point de croissance à seulement 20.000 aujourd’hui.
Ces indicateurs reflètent l’inefficacité criante des programmes publics, qu’ils visent à inciter les entreprises au recrutement ou à promouvoir l’auto-emploi. Une situation que quantifie le Conseil économique, social et environnemental (CESE), selon lequel pas moins d’un million et demi de jeunes âgés de 15 à 24 ans se trouvent dans une situation de déshérence complète, n’étant ni scolarisés, ni en emploi, ni inscrits dans un cycle de formation.
«Face à ce constat, les expertises appellent à une reconsidération des approches», souligne Assabah. Pour l’économiste Abdeslam Seddiki, «il est impératif de favoriser les secteurs générateurs d’importantes opportunités d’emploi, parallèlement au soutien apporté aux porteurs de petits projets pour les accompagner dans leur transition vers l’économie formelle».
Un avis que partage Mohamed Karim, chercheur en économie sociale, pour qui les grands chantiers publics se révèlent structurellement inadaptés à la résorption d’un chômage qu’il qualifie de «fléau complexe». Il y voit «la manifestation d’une plaie béante, où se nouent toutes les fragilités d’une économie nationale incapable de répondre à une demande d’emploi sans cesse croissante».








