De nombreux artistes ayant participé à l’animation de certaines éditions du Festival «Mille et un chevaux», organisé dans la ville de Fkih Ben Saleh, ne savent plus à quel saint se vouer. Les artistes de la chanson populaire que sont Miloudi, Hajjib, Cheb Bilal, le groupe de rap Fnaïre, le groupe mythique de Nass El Ghiwane et un nombre important de troupes folkloriques n’ont pas encore touché leurs cachets. Plusieurs artistes ont reçu des chèques sans provision de la part de l’association chargée de l’organisation par le directeur du festival, le ministre de la Fonction publique, Mohamed Moubdie, révèle Al Akhbar sur sa Une du 17 avril.
Une source proche du groupe de rap issu de Marrakech, Fnaïre, a indiqué à Al Akhbar, que Mohamed Moubdii avait négocié avec ce groupe pour prendre part au festival. L’accord prévoyait un cachet de 90.000 DH pour les rappeurs. A la fin, les artistes n’ont reçu qu’un chèque en bois et «beaucoup de promesses». Al Akhbar nous apprend que les membres de ce groupe ont reçu un appel téléphonique du directeur du festival qui les invitait à venir le voir à Rabat pour recevoir la moitié du cachet. Un paiement en deux fois, en somme. Une proposition déclinée par le groupe qui a demandé à Mohamed Moubdii de s’acquitter de la totalité de la somme et de respecter son engagement initial.
Cette histoire a été révélée par Al Akhbar moins d’une semaine après la tenue de la 12ème édition du festival précité. Organisée du 8 au 12 avril par la Commune urbaine de Fkih Ben Saleh, cette édition a été marquée par la présence de plusieurs personnalités à la cérémonie d’ouverture dont le ministre délégué chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif et du gouverneur de la province d'Azilal, Mhamed El Atfaoui. Placée sous le signe «Le cheval: trait d’union entre le passé et le présent», cette édition avait été marquée par l'organisation de nombreuses activités, comme le mariage collectif, la circoncision collective, les soirées artistiques, des spectacles de fantasia, des expositions, une foire commerciale et un carnaval des arts populaires. Reflétant et perpétuant les coutumes ancestrales de Béni Amir et Béni Moussa, pour lesquelles le cheval est un symbole de fierté et de bravoure, ce festival est éclaboussé par cette affaire de chèques en bois. Un cas qui n’est pas isolé et qui interpelle sur l’économie de ce genre de manifestations culturelles. Affaire à suivre.