«Ici, à Washington, nous disons à qui de droit que le dossier du Sahara occidental marocain est définitivement clos, et nous nous préparons maintenant à ouvrir le dossier du Sahara oriental marocain, annexé par la France au territoire algérien, bien qu’il soit historiquement et géographiquement marocain». C’est ce qu’affirme Charles Dahan, vice-président du World Moroccan Jewry, basé dans la région de Washington, dans un entretien accordé au quotidien Assabah publié dans son édition du lundi 28 avril.
Le Sahara oriental, a-t-il souligné, «reviendra inévitablement au giron du Royaume». En effet, au sein de la Fédération des Juifs marocains américains, poursuit-il, «nous considérons que le dossier du Sahara occidental marocain est entré dans une phase décisive, notamment après la reconnaissance historique des États-Unis de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud et le soutien international croissant au Plan d’autonomie».
Par conséquent, explique Charles Dahan, «nous estimons qu’il est temps de braquer les projecteurs sur un autre dossier tout aussi important pour nous, Marocains: le Sahara oriental marocain, annexé par la France coloniale au profit de l’Algérie lors de l’indépendance».
La vérité historique, méconnue de beaucoup, ajoute-t-il, «est que des régions comme Tindouf, Béchar et Colomb-Béchar faisaient partie de la souveraineté impériale marocaine, comme en témoignent les cartes, traités et documents antérieurs à l’occupation française». Et le Maroc «n’a jamais renoncé à ces territoires; leur dossier a été étouffé sur la scène internationale dans le cadre de règlements coloniaux injustes».
Aujourd’hui, note ce natif de Meknès, reconnu à Washington comme l’un des principaux défenseurs de la marocanité du Sahara, «avec l’éveil de la conscience historique et l’émergence de nouvelles générations de Marocains au pays et à l’étranger, nous pensons que le moment est venu d’ouvrir ce dossier, non pas dans une logique d’escalade, mais dans une démarche d’équité historique et de restauration de la mémoire nationale».
Pour ce qui est de la démarche, justement, explique-t-il, «nous travaillerons à présenter ce sujet dans les cercles américains et internationaux, comme nous l’avons fait pour la question du Sahara marocain. Nous sommes convaincus que la vérité triomphera et nous sommes prêts à tout sacrifier pour notre patrie et son unité. Je suis ravi de cette orientation diplomatique royale en profondeur en Afrique, qui a conduit plusieurs pays à soutenir la position marocaine pour résoudre le conflit artificiel autour de notre Sahara marocain».
La question du Sahara marocain, rappelle-t-il, n’a pas toujours été «pleinement comprise par les décideurs américains, ni en termes de profondeur historique, ni en termes de justice de la position marocaine».
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, raconte Charles Dahan, «les positions américaines étaient hésitantes, en raison de l’influence significative de l’Algérie dans les cercles décisionnels à Washington».
À l’époque, le secrétaire d’État américain républicain James Baker «entretenait des relations étroites avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui se rendait fréquemment au Texas pour des rencontres personnelles et des accords énergétiques avec de grandes entreprises américaines».
Selon Charles Dahan, «l’argent a joué un rôle central, l’Algérie bénéficiant de puissants lobbies à Washington et de contrats gaziers juteux qui ont influencé certains politiciens américains, créant une sympathie aveugle pour les thèses du Polisario, en l’absence d’une connaissance précise des racines et de l’histoire du conflit».
Face à cette réalité, les Juifs marocains qui s’activaient au sein de la Fédération des Juifs marocains à Washington ont agi avec sérieux. «Nous avons tenu de longues réunions avec les ambassadeurs marocains, notamment Aziz Mekouar et Rachad Bouhlal, et en coordination étroite avec le ministère marocain des Affaires étrangères, nous avons élaboré une stratégie pour sensibiliser le Congrès, Républicains et Démocrates, à la justesse de la cause du Sahara marocain».
«Nous avons adopté une diplomatie douce, des discussions directes, avec à l’appui des documents historiques et une explication claire du Plan d’autonomie comme solution réaliste soutenue par l’ONU», ajoute-t-il.
«Nos actions étaient réfléchies et appuyées par la vision perspicace du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a géré ce dossier avec un grand professionnalisme sur la scène internationale, ainsi que par le travail exceptionnel de l’ancienne ambassadrice Lalla Joumala Alaoui, qui a renforcé la présence marocaine dans les institutions américaines».
Après une évaluation minutieuse, les États-Unis ont finalement reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara, une étape décisive pour la communauté internationale, même si «cette reconnaissance aurait dû intervenir bien plus tôt, étant donné que l’histoire du Maroc est claire dans toutes les références et les ouvrages historiques».






