La décision du bureau de la première Chambre de doter les députés de tablettes et de téléphones portables a suscité une grande polémique. Le quotidien Al Massae rapporte ainsi, dans son édition du jeudi 1er juin, que cette mesure a soulevé une vague de contestation, ce qui a poussé certains élus à la première Chambre, présidée par le socialiste Habib El Malki, à restituer ces appareils.
Le prix des téléphones remis aux députés s’élève, relève le journal, à 8.000 DH l'unité, alors que les appareils dont ont bénéficié les chefs de groupes parlementaires, les membres du bureau et les présidents des commissions coûtent plus de 10.000 DH.
Pour justifier cet acte généreux envers les élus, la direction de la Chambre affirme que ce n’est pas la première fois que les députés se voient offrir des téléphones et des tablettes, soit des outils de travail qui restent, après tout, la propriété de la Chambre. La direction de l’institution explique que la mise en place d’un parc téléphonique est de nature à alléger considérablement la facture du téléphone fixe, puisque les élus peuvent communiquer entre eux et avec les services administratifs de la Chambre à des tarifs très réduits. De même, l’utilisation des tablettes pourrait réduire de manière drastique l’utilisation et la consommation de papier.
Toujours est-il que cette initiative a valu aux élus et aux responsables de la Chambre une vague de contestation, notamment sur les réseaux sociaux. En réaction, le PAM a incité les 102 membres de son groupe parlementaire à rendre ces appareils à la direction de la Chambre dans un délai d’une semaine. Le parti a affirmé que la direction de son groupe parlementaire fournirait elle-même à ses élus tous les moyens matériels nécessaires à l'accomplissement de leur mission. Cela va des moyens de communication aux facilités de transport et de déplacement pour ceux qui habitent en dehors de Rabat.
Les députés, souligne le journal, jouissent de plusieurs privilèges concédés, le plus souvent, par le bureau de la Chambre. Ainsi, en plus des tablettes et des téléphones portables, ils bénéficient de bons de carburant, de la gratuité de l’autoroute, de la gratuité du train, de tarifs préférentiels pour les vols à bord de la RAM et pour l’hébergement dans les hôtels classés de Rabat en plus, bien sûr, d’une retraite dès l’expiration de leur mandat. Des privilèges qui sont, naturellement, financés par le contribuable. Tout cela, affirme je journal, en contrepartie d’un rendement médiocre.