La nomination du gouvernement El Othmani, le 32e dans l’histoire du Maroc indépendant, pourrait intervenir d’une heure à l’autre, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 3 avril. Le chef de gouvernement désigné et ses alliés, les chefs des cinq partis membres de la majorité, ont passé une nuit blanche pour apporter les dernières touches à l’architecture du nouveau gouvernement. A l’issue de cette réunion marathon, Saâd-Eddine El Othmani a, finalement, associé des noms aux différents départements qui formeront son gouvernement. Cependant, affirme le journal qui cite des sources proches des négociations, il n’a pas été possible de réduire l’équipe au niveau souhaité, au vu de l’appétit en portefeuilles des partis membres de la coalition. Ainsi, il faut s’attendre à bien plus que 18 ministères, 7 ministères délégués et 7 secrétariats d’Etat, comme prévu initialement.
En effet, rapporte le journal, le PJD a lui seul s’accapare 11 départements ministériels, le RNI en dirigera 8, le MP remporte six portefeuilles, alors que l’USFP a pu négocier le renoncement de Driss Lachgar à faire personnellement partie de l’équipe contre quatre portefeuilles. L’UC dirigera également le même nombre de départements et le PPS a finalement remporté deux postes.
Pour plus de détails, Akhbar Al Yaoum indique également, dans son édition du lundi 3 avril, que les grands ministères les plus stratégiques restent entre les mains du RNI et des technocrates. De même, selon le journal, certains ministres de l’équipe Benkirane devraient partir définitivement. Parmi eux, Salaheddine Mezouar, Mohammed El Ouafa, El Houssaine Louardi, Najib Boulif et Rachid Benmoukhtar, Driss El Azami, Lahcen Daoudi et Mohammed Moubdiî. Le quotidien, réputé proche du PJD, affirme que certains dirigeants du PJD, choisis par le parti pour intégrer le gouvernement, se sont désistés. Une manière sans doute de devancer leur très probable éviction. C’est le cas notamment de certains proches d’Abdelilah Benkirane comme Abdelhak El Arabi, Slimane El Amrani, Jamaâ Mouatassim, Abdelghani Lakhdar ou encore Abdelali Hamieddine.
Cela dit, affirme le quotidien Assabah qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du lundi 3 avril, à ce jour, rien n’est définitivement tranché. Le chef de gouvernement désigné s’en est remis au roi pour ce qui est de l’architecture définitive de son gouvernement, ainsi que de certains portefeuilles convoités par plusieurs partis de la majorité. Le journal assure également qu’El Othmani a imposé le silence absolu à ses interlocuteurs à propos des négociations de formation du gouvernement. Même les personnes candidates à la participation au gouvernement ne doivent pas être mises au courant avant que le souverain ne donne son feu vert pour l’équipe choisie par El Othmani. Assabah affirme, toutefois, que l’Exécutif portera l’empreinte d’El Othmani, qui a choisi les profils de ses futurs ministres et exigé que la femme soit mieux représentée.