Un discours d'actualité qui fait la Une de l'actualité. C'est le moins que l'on puisse dire en ce qui concerne le discours du roi Mohammed VI prononcé à l'occasion de la commémoration le 6 novembre du 38e anniversaire de la Marche verte. En témoignent les Unes de la presse nationale à paraître ce vendredi 8 novembre. Que faut-il retenir du discours royal ? Pour l'éditorialiste de L'Economiste, se sont les "Droits de l'Homme", qui seront le point d'orgue de ce discours. "Il est absurde que le Maroc soit mis en cause sur les questions des droits de l'homme", estime le quotidien, en soulignant qu'à "l'échelle régionale, il a réalisé les plus grandes avancées". Des avancées qu'il ne manque d'ailleurs pas de citer avant d'ajouter qu'"il faut reconnaître que, sur le plan de l'information, le Maroc n'attaque pas et ne sait pas bien se défendre non plus". De l'avis de L'Economiste, "sans pétrodollars, et sans avoir besoin d'enfumer les gens, il s'agit pour le Maroc de construire une communication moderne qui s'inscrive dans la durée".
Nouvelle gestion du dossier du Sahara
Une communication qui commence d'ailleurs par un discours royal "clair et tranchant", comme le décrit l'éditorialiste de Les Eco. Au regard du quotidien économique, les "précisions" "pour le moins franches et directes" apportées par le souverain dans son discours "marquent un nouveau style dans la gestion du dossier du Sahara". Un style qui, explique-t-il, "consiste à éviter un langage trop diplomatique dont les résultats dépendent de la bonne ou de la mauvaise foi des autres". Aujourd'hui, "nos diplomates savent sur quel pied danser et peuvent d'ores et déjà élaborer leur feuille de route, tout en optant pour l'offensif".
Un "esprit offensif" relevé également par Al Bayane. Pour le journal, ce discours du roi Mohammed VI rejoint celui prononcé "à l'ouverture de l'actuelle session parlementaire". "Il s'agit donc d'un autre message clair destiné aux acteurs marocains appelés à davantage de mobilisation, de renforcement du front national intérieur et de prises d'initiatives prospectives et offensives contre les adversaires", commente-t-il à ce sujet. Dans ce cas précis, "l'adversaire" n'est autre que l'Algérie. Nul besoin de rappeler que le discours du roi était en réalité une réponse aux propos du président algérien Abdelaziz Bouteflika, des propos tenus deux semaines plus tôt et qui ont eu l'effet d'un tsunami diplomatique entre les deux pays, ravageant les efforts de plusieurs années de coopération bilatérale. Un "tsunami" dont on retrouvera d'ailleurs les grandes lignes en couverture des hebdomadaires de cette fin de semaine. Le Temps plante le décor :"Malade, affaibli, mais s'accrochant au pouvoir avec l'énergie du désespoir, Abdelaziz Bouteflika sonne une charge unique contre le Maroc et son roi".
Dans une enquête consacrée aux raisons de la discorde entre les deux pays, Le Temps ne mâche pas ses mots. Et de déclarer que "si le locataire (à vie) du Palais d'Al Mouradia entretient une rancune à ce point tenace à l'égard de Mohammed VI, c'est que le Maroc a réussi là où les apparatchiks du FLN ont lamentablement échoué. Progrès économique, droits de l'homme, rayonnement à l'international, leadership régional, le royaume enregistre de notables avancées, tandis qu'Alger patine". Conséquence, conclut le journal, "pour les tout-puissants généraux du régime, notre pays est le reflet patent de leur décrépitude".