Les participants à la «Conférence internationale sur le cannabis et les drogues» ont adressé au Souverain une motion sollicitant son intervention pour réglementer la culture du cannabis, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 21 mars. La rencontre a été organisée, ce week-end, par la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, dans son siège de Tanger, et a connu la présence remarquée d’une partie du corps diplomatique accrédité à Rabat.
Le communiqué final de la conférence comporte une autre motion, également soumise au Souverain, afin que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) réalise une étude, en concertation avec tous les intervenants concernés, sur la possibilité de revoir le volet du code pénal qui porte sur la drogue, notamment sa culture et sa consommation. Laquelle étude devrait prendre particulièrement en compte l’angle des droits de l’Homme.
Les conférenciers ont, de même, appelé les Nations Unies à adopter de nouvelles approches et politiques dans le domaine de la lutte contre la drogue. Approches qui prendraient en compte le droit au développement durable, la santé publique et les droits de l’Homme. Cette révision d’approche est dictée, affirme le communiqué final de la conférence, par les retombées néfastes et non productives de la politique de répression et de pénalisation actuellement adoptée par l’ONU.De même, ils ont appelé tous les Etats à s'engager pour apporter aide, soutien et protection aux dépendants de drogues.
Selon Ilyas El Omari, président de Région, cité par le quotidien, «l’objectif central de cette conférence a été de proposer des alternatives juridiques qui prennent en compte le droit à la santé, à la dignité, au développement et à la prospérité et des alternatives socio-économiques qui permettent un développement global et durable tout en respectant le patrimoine et les usages des habitants».
Le quotidien Akhbar Al Yaoum s’est également intéressé au sujet dans son édition du lundi 21 mars. Ilyas El Omari, également secrétaire général du PAM, défend la culture du cannabis, et ses adversaires politiques l’accusent de servir un agenda électoral, affirme le journal. Citant le secrétaire général du PAM, le quotidien affirme que la déclaration d’indépendance des Etats-Unis est rédigée sur une feuille fabriquée en chanvre. De même qu’une plante de kif, produite localement, contient entre 50 et 60 substances pharmaceutiques pouvant entrer dans le traitement de plusieurs maladies, dont des maladies du cœur.
Malgré cela, affirme la même source, ce sont près de 40.000 agriculteurs de condition très modeste qui vivent actuellement dans les montagnes du Rif, dans la peur et sans papiers d’identité. Ils sont privés de tous leurs droits, dont les plus élémentaires, parce qu’ils sont recherchés pour culture de cannabis. En même temps, les personnes poursuivies, entre barons de la drogue et membres de réseaux de trafics de stupéfiants, sont au nombre de 400, soit à peine 1% de l’ensemble des personnes poursuivies en justice.