Quatre cas de contamination au Covid-19 ont été enregistrés dans les camps sahraouis près de Tindouf, selon un communiqué des services sanitaires du Polisario, diffusé dans la soirée du 23 juillet.
Ce communiqué n’a cependant pas manqué de minimiser au maximum ces nouveaux cas, en annonçant qu’un seul cas est «grave», alors que les trois autres porteurs ne présentent aucun signe alarmant. De même, précise le communiqué, ces cas ont été détectés dans quatre camps différents, les malades concernés auraient récemment séjourné dans une zone contaminée. A comprendre l’Algérie?
Cette «prudence» dont fait preuve ce nouveau communiqué s’explique par le fait que le Polisario est pris entre le marteau et l’enclume: il est obligé de reconnaître, même a minima, ce que tout le monde voit dans les camps, mais dont les autorités algériennes ne veulent pas entendre parler.
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En effet, il y a tout juste une dizaine de jours, le Polisario, par la voix de sa pseudo-ministre de la Santé, avait annoncé quatre cas confirmés. Dans son communiqué du mardi 14 juillet, il a affirmé que «sur la base de données dont dispose sa Commission de prévention du coronavirus, quatre cas présumés atteints de coronavirus ont été enregistrés (dans les camps), dont trois venant de zones contaminées».
Deux jours plus tard, la ministre du Polisario a été obligée d’organiser une nouvelle conférence de presse, pour annoncer que les cas signalés étaient en fait «soupçonnés» et n’avaient finalement pas été confirmés par les analyses de laboratoires. Ce déni d’une vérité que tout le monde reconnaît dans les camps s’explique par la réaction immédiate des autorités algériennes qui, par le biais de leur agence de presse officielle (APS), ont démenti les «allégations» du Polisario quant à la présence du coronavirus dans les camps.
Mais avec l’explosion sans précédent, ces derniers jours, des cas de contamination au coronavirus en Algérie (avec quelque 600 cas confirmés quotidiennement), la fausse idée selon laquelle les camps de Lahmada constituent une exception en Algérie devient difficile à entretenir indéfiniment. Comment en effet, le régime algérien peut-il prétendre prendre soin des «réfugiés sahraouis», alors que la situation épidémiologique en Algérie frôle aujourd’hui la catastrophe et que les pouvoirs publics sont manifestement incapables de protéger les citoyens algériens?
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Pourtant, Alger s’évertue toujours, à travers son ambassadeur auprès de l’Union européenne, le scribouillard Amar Belani, à tenter de rendre inaudibles les nombreuses voix européennes qui affirment, depuis Bruxelles et Strasbourg, que la situation sanitaire serait «déplorable» dans les camps de Lahmada, sur la foi des témoignages des habitants mêmes de ces camps.
En attendant que la vérité sur la situation sanitaire dans les camps sahraouis éclate au grand jour, le chassé-croisé continue entre annonces forcées, mais au compte-gouttes, du Polisario et les démentis des autorités algériennes. Tout le monde attend la version de l’APS.