C’est un enregistrement vocal rare qui vient de fuiter des camps de la honte situés dans les parages de la ville algérienne de Tindouf, désormais interdite d’entrée aux Sahraouis des camps de Lahmada.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 22 avril, c’est un véritable SOS que les femmes sahraouies des camps viennent de lancer, pour attirer l'attention sur leur calvaire: manque total de produits alimentaires de première nécessité et d’eau, sous des températures qui font monter le mercure à son paroxysme. Manque de... tout. Tout cela au moment où une loi martiale implacable, sous prétexte de confinement anti-coronavirus, a été renforcée autour des camps. Même au sein d’un même regroupement, les familles voisines sont interdites de communiquer entre elles.
Pire, et malgré des centaines de milliers de tonnes d’aides alimentaires assurées régulièrement et gratuitement par les ONG internationales dans les camps sahraouis, les habitants de ces derniers n’en reçoivent que des miettes. A titre d’exemple, quand le Polisario veut se montrer prodigue, il partage un seul sac de blé entre 200 femmes, dont chacune a toute une famille, d’enfants et vieillards, à nourrir!
La «situation est insupportable», crient aujourd’hui ces femmes, ajoutant que la moindre protestation de leur part peut les conduire immédiatement en prison sous l’accusation de «haute trahison». Ce qui n'empêche pas ces femmes désespérées de dire aujourd’hui, haut et fort, que «leur seul véritable ennemi, c’est la direction du Polisario qui les prive de vivres, d’eau et d’électricité.» Surtout, ajoutent-elles, que l’aide internationale est offerte gracieusement aux habitants des camps, une aide que le Polisario détourne en violation des droits humains les plus basiques.
On apprend également, à travers cet enregistrement venu du cœur des camps de Lahmada, qu’en plus du chômage des jeunes, qui n’arrivent plus à se débrouiller, et de l'arrêt d'activité de certains commerçants et transporteurs, les habitants doivent aussi faire face aux soi-disants militaires du Polisario aujourd’hui acculés à voler ou à se transformer en coupe-gorge pour survivre.
L'on comprend, dès lors, que les derniers communiqués du Polisario, ainsi que le récent discours de Brahim Ghali, chef des séparatistes, appelant à la nécessité du confinement anticoronavirus, ont été la risée des habitants des camps, car le virus qui les menace réellement n’est autre autre que ce Polisario qui les affame, les assoiffe, les emprionne et les tue.