Blanchiment et financement du terrorisme: comment les déclarations de soupçon ont explosé au Maroc (Infographie)

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Les déclarations de soupçon pour blanchiment d’argent lié au terrorisme ont littéralement explosé en 2017. C’est l’une des principales conclusions du dernier rapport de l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF). Les détails.

Le 20/11/2019 à 12h01

Les déclarations de soupçon (DS) relatives au blanchiment d’argent lié au terrorisme auprès de l’unité de traitement du renseignement financier (UTRF) ont enregistré une lourde augmentation en 2016 et 2017 par rapport aux années précédentes. C’est ce qui ressort du rapport de l’UTRF (pour 2018, mais couvrant 2016 et 2017) remis hier au chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani.

Ainsi, le nombre de cette catégorie de DS est passé de 4 seulement en 2014 à 15 en 2016, puis à 35 en 2017. Une déclaration de soupçon peut être faite à l’UTRF par des personnes physiques ou morales quand elles ont des doutes sur les visées d’une transaction financière ou commerciale comme les transferts de fonds.

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Dans le cas de figure des DS liées au financement du terrorisme, l’UTRF ordonne le gel des transactions pour deux jours ouvrables, mais ce gel peut durer 15 jours après saisine du Parquet général près la Cour d’appel de Rabat, juridiction ayant compétence territoriale nationale en matière des crimes terroristes.

Signalons par ailleurs que l’UTRF coopère avec plusieurs de ses homologues étrangères (Cellules de renseignement financiers ou CRF) et surtout celles regroupées au sein du Groupe Egmont, un groupe de travail dédié à la lutte contre le financement du terrorisme.

La coordination au sein de ce groupe s’effectue essentiellement par le biais de communications spontanées (CS) et l’UTRF en a, par exemple, reçu 197 en 2017. L’UTRF, qui est membre du Groupe Egmont depuis 2015, reçoit la majorité des CS de la part des CRF européennes, à raison de plus de 80%.

Par Mohammed Boudarham
Le 20/11/2019 à 12h01