La crise provoquée par le refus des enseignants de remettre les bulletins de note aux élèves a atteint son summum après l’échec de plusieurs tentatives de médiation et d’intervention des gouverneurs pour les convaincre de renoncer à ce boycott. Du coup, le ministère de l’Éducation nationale a menacé de suspendre provisoirement tout enseignant récalcitrant et de geler le versement de son salaire. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 6 février, que le directeur de l’Académie de Laâyoune-Sakia El Hamra a adressé une lettre aux deux directeurs provinciaux leur demandant de «rappeler, encore une fois, aux enseignants l’obligation de remettre à la direction les bulletins de notes et les épreuves du contrôle continu dans un délai qui ne dépasse pas les 48 heures. En cas de refus, les Académies vont prendre des sanctions à l’encontre des réfractaires qui pourraient aller jusqu’à la suspension provisoire du travail assortie d’un gel de leurs salaires».
Auparavant le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a préféré «laisser passer la tempête» et a fermé les yeux sur la tension sans précèdent qui sévit dans le secteur qu’il supervise. Le ministre tablait sur le renoncement des enseignants, de leur plein gré, à ce bras de fer pour «libérer» les bulletins scolaires. Mais, le ministre n’a pas pensé que les élèves lésés et leurs parents allaient se transformer, eux aussi, en contestataires En effet, ces derniers ont décidé de boycotter les études depuis le début de la semaine en cours dans plusieurs provinces du Royaume.
Le quotidien Assabah souligne que les élèves ont décidé de boycotter les cours depuis le premier jour de leur retour des vacances et refusent de réintégrer les classes tant qu’ils n’obtiendront pas leurs bulletins de notes. Un boycott qui ne cesse de s’élargir à plusieurs villes comme Nador, Zaiou, Tanger, Azilal et dans d’autres provinces. C’est dire que plusieurs établissements scolaires sont, aujourd’hui, désertés surtout que les enseignants contractuels ainsi que d’autres catégories observent des grèves à l’échelle nationale. Mais le ministère tarde à trancher ce dossier qui préoccupe les élèves et leurs parents.