Abdelilah Benkirane continue sur sa lancée offensive. A chaque sortie, à chaque rencontre avec les cadres de son parti (PJD), l'on s'attend sur qui va-t-il encore tirer ? Il l'a encore une fois fait, et c'était au tour de l'istiqlalien Karim Ghellab, ancien président de la Chambre des représentants. Selon Assabah à paraître ce lundi 2 juin, Benkirane s'est adressé à Ghellab en des termes peu amènes, lors d'une rencontre tenue, samedi à Rabat, avec les conseillères communales de son parti. "Tu es un incapable et il n'y a rien à espérer de toi", a-t-il assené à l'intention de l'ancien président du Parlement, qui faut-il le rappeler, a été élu en grande partie grâce aux voix des députés islamistes. Les propos tenus par Benkirane interviennent après le passage récemment du jeune leader istiqlalien sur Médi1 TV et où il avait déclaré que, les Marocains désireux d'intégrer la fonction publique doivent être membres du PJD ou du moins de ses sympathisants.
Lors de cette sortie, le SG du PJD a renouvelé son défi aux autres formations politiques, affirmant que pour le moment, il n'y avait pas mieux que son parti. Abdelilah Benkirane s'est encore attaqué au PAM allant cette fois jusqu'à prédire la fin prochaine du parti du tracteur qu'il a accusé d'avoir pulvérisé les alliances du PJD dans plusieurs villes et en premier lieu à Casablanca. "Ce parti n'ira pas très loin parce que le printemps arabe en a dévoilé les vérités aux Marocains". A lire Akhbar Al Yaoum, on apprend que pour le SG du PJD, l'autodissolution du PAM est une sorte de fatalité. Benkirane a exprimé sa détermination à maintenir la pression sur le PAM, poursuit le quotidien. "Nous ne sommes pas une secte. Nous sommes des gens réunis autour de valeurs. Celui qui les respecte est des notres. Nous nous débarrasserons de celui qui les remet en cause, même s'il est secrétaire général", a déclaré Benkirane devant les conseillères municipales du PJD.
En attendant 2015
Selon des observateurs, les récentes sorties de Benkirane ne sont pas innocentes. Il a été extrêmement vexé par les derniers sondages qui parlaient d'un sérieux recul de la popularité de son parti. L'opposition, l'USFP et l'Istiqlal en premier lieu, affûtent leurs armes pour être fin prêts à un long échéancier électoral qui commence en mai prochain par les élections des représentants des salariés et qui se termine en septembre 2015 par le renouvellement de la totalité des membres de la deuxième Chambre. Benkirane et le PJD craignent de faire les frais de l'exercice du pouvoir, comme cela est arrivé avec les socialistes et Abderrahmane Youssoufi.