Benkirane, les «puissants» et les «parasites»

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Revue de presseKiosque360. Abdelilah Benkirane a encore évoqué, lors d’une grande rencontre à Rabat, les nuisances des «parasites» et des «puissants», principaux bénéficiaires de la richesse au Maroc selon lui. Mais il admet que l’exercice du pouvoir comporte des risques qu’il faut surmonter.

Le 27/02/2015 à 10h05

C’est en présence de l’ambassadeur américain, Dwight Bush, du président de la BAD (Banque africaine de développement) Donald Kaberuka, et d’une pléiade de diplomates occidentaux, que le chef du gouvernement a de nouveau évoqué les facteurs qui entravent le développement du pays. L’occasion en était la présentation, comme l’écrit en Une Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce vendredi 27 février, d’un rapport piloté par la Bad et le Millenium challenge corporation sur les difficultés du développement du royaume. Cette étude pointe trois principaux secteurs comme étant de grands écueils pour le développement du pays: l’enseignement, la justice et l’immobilier. Pragmatique, le chef du gouvernement a souligné que le pays fait face à de grands défis à relever, comme la faible industrialisation de l’économie nationale, la prédominance du secteur informel et des investissements peu productifs. Plus critique a été Abdelilah Benkirane concernant le système éducatif national en le qualifiant de véritable maillon faible du développement humain au Maroc. Plus qu’un diagnostic, explique Akhbar Al Yaoum. Le chef du gouvernement reste cependant optimiste et décline trois grands chantiers à mener à bien. Il s’agit d’abord de renforcer les équilibres macroéconomiques, améliorer le climat de l'entrepreneuriat et travailler à instaurer une société égalitaire et équilibrée.

Campagne électorale avant terme ?Si Abdelilah Benkirane se dit satisfait des résultats réalisés jusque-là concernant les deux premiers chantiers, il n’en va pas de même pour ce qui est de l’émergence d’une société où tous les Marocains bénéficient des fruits de la croissance. Et c’est là, devant une audience acquise, qu’il sort de nouveau la grosse artillerie pour tirer à boulets rouges sur ceux qu’il appelle «les puissants» et «les parasites». Affirmant qu'il n'a rien à voir avec les communistes, il avoue toutefois que les disparités entre couches sociales ne doivent pas être aussi criardes. «Au point que nous avons des gens qui vivent dans le rêve et d’autres qui vivent encore dans la préhistoire», martèle-t-il, cité par le journal. «Nous devons travailler la main dans la main et on ne peut pas servir les intérêts du pays quand on donne la priorité à sa propre personne, à son parti ou à son idéologie», affirme encore le S.G du PJD, cité cette fois-ci par le quotidien Assabah qui s’intéresse à cette ultime sortie publique du patron de l’Exécutif. Au fil des mois, il faut dire que Abdelilah Benkirane recourt à tous les moyens pour défendre les réalisations de son équipe et fustiger ses détracteurs. Et le timing semble des plus adéquats: le premier test électoral est dans six mois avec les communales et les régionales. Et 2016, c’est pour bientôt!

Par Abdeladim Lyoussi
Le 27/02/2015 à 10h05