«Le roi abandonne Benkirane et le PJD baisse la tête devant la tempête». C’est le grand titre jaune et rouge, en Une d’Akhbar Al Yaoum qui illustre le sujet par une photo du SG du PJD enfilant une veste. Un nouveau départ? Ou la fin d’une époque? De toutes les manières, pour les Marocains, c’est la fin de plus de cinq mois d'un blocage qui n’a pas été non sans conséquences sur le pays et ses institutions.
Akhbar Al Yaoum, journal proche du PJD et surtout de Benkirane, a été le seul à recueillir les déclarations de Nabila Benkirane, la femme et non moins cousine du SG du PJD. «Mon mari part la tête haute. Il a mis en échec toutes les tentatives qui visaient à le mettre à genoux», affirme-t-elle.«Intaha al kalam!» (Il n’y a plus rien à dire!), titre pour sa part Al Ahdath qui consacre 5 pages intérieures à cette éviction. Le journal revient sur les gaffes fatales de Benkirane, le total respect de la Constitution par le roi, ainsi que sur les éventuels candidats au poste de chef de gouvernement désigné.Al Ahdath a toutefois la gentillesse d’illustrer avec une photo de Benkirane tout sourire, marchant sur un tapis rouge, bras en croix…«Le roi tourne la page Benkirane», titre sobrement Assabah. Le journal proche des milieux d’affaires et des libéraux consacre deux pages intérieures à l'analyse de cette éviction et à ses éventuelles répercussions sur le PJD, parti menacé de scissions, à en croire Assabah.On retrouve le même titre d’Assabah sur la Une d'Al Massae qui consacre également cinq pages au limogeage de Benkirane. Et de dresser les portraits de ses éventuels remplaçants: Aziz Rebbah, Saâd Eddine El Othmani ou encore Mustapha Ramid.Enfin, Al Akhbar consacre un seul et unique article en Une à l’éviction d'un Benkirane bien soucieux sur l'illustration, avec ce titre des plus sobres: «Le roi décide de remercier Benkirane et de le remplacer par un autre dirigeant au sein du même parti».
Les Une de la presse paraissant ce vendredi ont donc tout l’air d’un adieu à Abdelilah Benkirane, mais il est sûr qu’il manquera aux médias marocains en tant que mine intarissable sinon d’infos, au moins des buzz qu'il a alimentés pendant plus de cinq ans…*«Intaha al kalam!» (Il n’y a plus rien à dire!) est l’une des assertions préférées de Benkirane pour mettre fin à une discussion ou pour signifier que telle ou telle affaire était close.