Le chef du PJD et du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est monté au créneau, ce week-end, en appelant le PAM à s'autodissoudre, insistant pour placer le parti du tracteur hors de la scène politique. Sur un ton dur et direct, il a estimé, dimanche, devant des médecins PJDistes, que le PAM "a échoué", rapportent plusieurs journaux dans leur édition de ce lundi 26 mai. Benkirane, selon la presse, a aussi appelé les citoyens à adhérer au parti de la lampe, seul espace à conduire, d'après lui, de "vraies réformes". Il a rappelé que le mouvement du 20 février "avait demandé la dissolution du PAM". Selon Akhbar Al Youm, Benkirane s'est plaint, dès samedi, devant les habitants d'Agouray, dans la région d'El Hajeb, de la guerre lancée contre son parti et contre sa personne. Il a accusé le parti de Mustapha Bakkoury de n'avoir pas tenu ses promesses électorales et d'avoir "vendu des illusions". Benkirane, cité par le même quotidien, a déclaré que ses "adversaires tentent par tous les moyens de renverser son gouvernement. Ils craignent les élections anticipées parce que ces adversaires redoutent un fort soutien populaire. Ils redoutent le genre de grand meeting commd celui d'Agouray".
Devant les médecins PJDistes, réunis dimanche à Rabat, Al Massae nous apprend que Benkirane a demandé à ses adversaires de "tirer les conséquences qui s'imposent après leur échec". "Vous perdez votre temps, alors que le peuple a voté pour nous car les citoyens croient en nous et il est impossible qu'un parti juste venu du néant puisse prendre notre place suivant l'exemple de ces créations qui arrivent à la vie subitement", a-t-il encore déclaré en faisant clairement allusion au PAM. Al Massae écrit en outre que "Benkirane a accusé certains dirigeants du PAM d'avoir fui en France après l'apparition du mouvement du 20 février, proposant la dissolution de ce parti". "Tu es un parti artificiel. Tu es venu dans un contexte affecté. Rends-toi service en disparaissant", a martelé le chef du gouvernement.
Assabah nous rapporte de son côté que le chef du gouvernement a évoqué, lors de son intervention à Agouray, les rapports qu'il entretient avec le roi. Le souverain est "mon chef", a-t-il souligné. "Je n'ai pas cédé d'attributions et je ne partage pas avec lui le pouvoir", a conclu Benkirane. Le ton est aigu et la fracture entre majorité et opposition risque de s'aggraver. Ce type de discours aura certainement un effet boule de neige. Le PAM réagira certainement, de manière virulente, mardi au Parlement. Le chef du gouvernement étant attendu pour répondre aux questions de conseillers.