Aziz Zaghnan, un chasseur de "têtes" à la solde de Daech

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Revue de presseKiosque360. La police espagnole vient d’arrêter un Marocain de 40 ans, spécialisé dans les technologies d’information et à la tête d’une cellule de recrutement de jihadistes pour Daech. Il mettait ses talents de chasseur de têtes confirmé au profit de l’organisation terroriste.

Le 05/05/2016 à 00h33

Les médias espagnols le surnomment «Cazatalentos», ou «Chasseur de talents». Il est Marocain d'origine, a une quarantaine d'années, est marié à une Mexicaine avec qui il a eu deux enfants, et était parfaitement intégré en Espagne. Son vrai nom: Aziz Zaghnan. Un homme qui travaillait pour une société renommée, spécialisée dans le recrutement de profils hautement qualifiés, soit de perles rares, pour ainsi dire, au profit d’autres entreprises, principalement des multinationales. Un travail qu’il exerçait depuis un peu plus de 15 ans.

Mais, en parallèle, il menait une activité bien plus dangereuse. En effet, il recrutait également des jihadistes pour le compte de Daech, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 5 mai. Selon les autorités espagnoles, rapporte le journal, il était même à la tête d’une cellule terroriste dont faisaient partie sa femme et deux autres Marocains qui avaient pour mission de recruter des combattants islamistes envoyés en Syrie.

Et, comme dans bien des cas similaires, tous ceux qui ont connu et côtoyé ce "chasseur de jihadistes" parlent de lui comme d’un homme affable, qui ne donnait aucun signe de radicalisme religieux. Un homme sans problème, qui semblait avoir une tranquille vie de famille et menait une belle carrière professionnelle dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Il avait d'ailleurs démarré sa carrière professionnelle avec l’un des principaux opérateurs télécoms espagnols, à savoir Vodafone, où il a passé trois années avant de rejoindre le cabinet «Lee Hecht Harrisson», une filiale d’Adecco, où il a officié en tant que directeur commercial et chasseur de têtes. Bon négociateur, il s’est toujours distingué par ses qualités d’orateur et sa maîtrise des langues et des réseaux informatiques et sociaux. Autant de "talents" qui ont servi ses activités terroristes. Des activités qui n'ont pas échappé aux services de renseignement espagnols. Aussi, il y a plusieurs mois, l'homme a été mis sous surveillance, sur ordre du Parquet de l'Audience nationale de Madrid (tribunal).

Les soupçons ayant été confirmés, le mis en cause a été arrêté, mardi dernier. Sa femme et deux autres membres de son réseau ont de même été interpellés. La police n’a pas souhaité s’exprimer sur le nombre de personnes que l'inculpé a pu recruter et envoyer au front. Elle n’a pas non plus précisé le niveau d'infiltration des multinationales par les réseaux terroristes. Elle s’est seulement contentée d’affirmer que c’est la première fois qu’un haut cadre spécialisé dans les nouvelles technologies d’information se trouve impliqué dans des activités terroristes.

Par Amyne Asmlal
Le 05/05/2016 à 00h33