Le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, n’a pas du tout digéré les propos du ministre français de l’Economie qui a appelé les constructeurs automobiles installés au Maroc à procéder à leur transfert en France. Le responsable marocain a indiqué que le développement qu’a connu l’industrie marocaine avec des compétences nationales avait agacé certains responsables du gouvernement français. Et Elalamy d’ajouter que la déclaration de Bruno Le Maire relève de la pression et du harcèlement, ce qui n’a pas lieu d’être. Car, a-t-il poursuivi, le Maroc a pu former des milliers d’ingénieurs et de techniciens ainsi qu’une main-d’œuvre spécialisée dans l’industrie des voitures et des avions, en utilisant des technologies ultramodernes.
Mieux encore, martèle le ministre, certains ingénieurs marocains ont eu le mérite de faire fonctionner une usine en Angleterre qui avait connu d’énormes difficultés malgré le recours à des experts internationaux, et ce de l’aveu même de pays amis comme l’Inde et la Grande Bretagne. Le ministre, qui intervenait devant la commission de l’agriculture et des secteurs productifs à la Chambre des conseillers, semblait très contrarié: «Ceux qui jalousent le Maroc ne sont plus limités à certains pays qui gravitent autour de lui et traitent notre pays d’adversaire ou d’ennemi. Cette rancœur s’est étendue à des pays occidentaux».
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 10 décembre, que le ministre a indiqué que «grâce à la sagesse du roi Mohammed VI et à ses instructions au gouvernement pour élaborer des plans industriels, le Maroc avait fait des miracles. Ces réalisations ont été faites grâce à la compétence de la main d’œuvre marocaine qui a impressionné les Japonais, les Américains et les Chinois qui ont visité le Maroc». Il ne faut pas croire, a ajouté Elalamy en s’adressant aux parlementaires, que «l’on se contente de serrer des boulons de voitures, comme le prétendent certains. Non Messieurs, nos usines fabriquent des voitures avec toutes leurs composantes de A à Z et je vous invite à visiter les usines de Tanger, Kenitra et Nouaceur pour découvrir le génie marocain».
Pour argumenter ses propos le ministre a souligné que les Marocains fabriquaient entièrement le moteur «Peugeot» et diverses pièces de rechange dont l’exportation pourrait atteindre un milliard d’euros. Le ministre va encore plus loin en révélant que le Maroc avait entamé la fabrication de voitures électriques et que la route est balisée pour la production de voitures-drones dans les prochaines années. Ce n’est pas par hasard que les recettes de l’industrie ont dépassé de loin celles du phosphate, conclut Elalamy. Le ministre était certes contrarié mais ô combien heureux et fier de dresser un bilan aussi brillant de l’industrie nationale en général et de l’industrie automobile en particulier.