Au PJD et au PAM, les guerres internes font des ravages

Un congrès du PJD.

Un congrès du PJD. . DR

Revue de presseKiosque360. Le PJD et le PAM ont actuellement pour point commun les graves scissions internes qui menacent leur stabilité et celle de leurs leaders. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/12/2022 à 20h41

Ils ont presque souvent été opposés sur la scène politique. Pourtant, aujourd’hui, il y a au moins une chose qui réunit le PJD et le PAM: les conflits internes. Au sein de ces deux partis, les scissions se renforcent.

Dans son édition du vendredi 9 décembre, Al Ahdath Al Maghribia écrit que les deux partis traversent actuellement une période de forte turbulence causée, là encore et c’est un point commun, par le mécontentement suscité par leurs dirigeants. Au sein du PJD, le secrétaire général, Abdelilah Benkirane, ne fait plus l’unanimité. Au PAM, c’est la manière avec laquelle est gérée le parti qui fait grincer des dents.

Dans le détail, le journal explique qu'au PJD, la fronde en interne s'explique par l'effondrement du parti après les dernières élections, après deux mandats successifs au gouvernement. Des sources confient que des membres éminents de la direction du parti boycottent les réunions du secrétariat général. Abdelilah Benkirane a d'ailleurs fait part de son souhait de rendre le tablier en raison de la pression subie en interne.

Au sein du PJD, certains craignent même que les tensions actuelles ne finissent par faire échouer sa prochaine session ordinaire, prévue en janvier prochain. Le secrétaire général semble décidé à ne pas réintégrer d’anciens leaders au sein de la direction du parti, qu’il juge responsables de la débâcle aux dernières élections. Cette position est, en elle-même, source de conflit entre les membres du secrétariat général, puisqu’au moment où certains tentent de convaincre Abdelilah Benkirane d’ouvrir de larges concertations sur les questions clé qui concernent le PJD, d’autres semblent privilégier l’affrontement en l’appelant à proposer un plan politique clair qui explique le positionnement actuel du parti, notamment son choix de faire partie de l’opposition.

Au même moment, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, le PAM n’est pas mieux loti, même s’il fait bien partie de l’actuelle majorité. Plusieurs sources rapportent que les tensions en interne sont palpables, notamment entre le courant de son secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, et celui de la présidente du conseil national, Fatima-Zahra Mansouri.

A la différence du PJD cependant, la période qui a suivi les dernières élections a été marquée par un climat serein. Sauf que les perspectives du prochain congrès national, prévu en 2024, pèsent déjà sur l’ambiance interne au sein du Tracteur. Et pour cause, les numéros 1 et 2 du parti devraient s’y affronter, ce qui pousse leurs partisans à se positionner dès maintenant.

C’est pourquoi, rapporte le journal, Abdellatif Ouahbi est particulièrement décrié en interne à cause de sa gestion du PAM, certains allant jusqu’à expliquer son élection en 2020 par le seul fait que les candidats crédibles ne se bousculaient pas pour succéder à Ilyas El Omari. Le secrétaire général du parti en aurait alors profité alors qu’il n’avait aucun programme politique clair et s’est contenté de faire des promesses que certains remettent en cause aujourd'hui. 

Par Fayza Senhaji
Le 08/12/2022 à 20h41