Au Parlement, une élue critique «l’esclavage» en vigueur à la Chambre des conseillers

La ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar, doit gérer le délicat dossier de l’Entraide nationale. . DR

Revue de presseKiosque360. La parlementaire Fatima EL Idrissi (UMT) a révélé que les femmes de ménage qui travaillent au Parlement ne percevaient que la moitié du salaire figurant sur leur bulletin de paie. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 08/12/2021 à 19h55

La parlementaire Fatima EL Idrissi (UMT) a dévoilé un scandale, mardi dernier, devant ses collègues de la Chambre des conseillers et en présence de la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 9 décembre, qu’El Idrissi a révélé que les femmes de ménage qui travaillent au sein du conseil de cette Chambre étaient victimes d’une exploitation indigne. Figurez-vous, a-t-elle dit, que «ces employées ne perçoivent que la moitié du salaire net qui figure sur leur bulletin de paie et leur attestation de salaire. Le reliquat passe, par un jeu de manipulation, dans les poches d’autres opérateurs».

La parlementaire précise que l’on émarge, dans le registre de paie, un salaire de 3.000 dirhams, alors que les femmes de ménage ne perçoivent que 1.600 dirhams. Fatima El Idrissi indique que le reliquat est perçu par une société de sous-traitance, du type de celles qui opèrent dans les secteurs ministériels, le Parlement et les établissements publics. Il faut savoir, poursuit-elle, que les deux-tiers de ces travailleuses ne sont pas déclarées à la CNSS. Un agissement indigne et honteux assimilé à une violence sociale et économique qui vient s'ajouter à la violence verbale, au harcèlement et à l’exploitation sexuelle dont sont victimes les femmes au Maroc, martèle la parlementaire.

Le quotidien Assabah indique que Fatima EL Idrissi a fait ces révélations lors d’une séance de la Chambre des conseillers consacrée à la violence à l’encontre des femmes. Sauf que les parlementaires se sont contentés de prendre des photos-souvenirs, de se draper d’écharpes orange et de faire des déclarations à la presse avant de quitter l’enceinte. Exactement comme ils l’avaient fait, auparavant, au sujet du mariage des petites filles, éludé par une simple lecture de la Fatiha et une somme d’argent en soutien aux parents démunis. 

A ce propos, la ministre de la Solidarité et de la famille a appelé les parlementaires à garantir la scolarité des filles âgées de 15 à 17 ans qui sont, dit-elle, les plus exposées au mariage forcé. Le gouvernement, ajoute par ailleurs la ministre, a déboursé, via le Fond d’appui à la cohésion sociale, une somme de 3,30 milliards de dirhams au profit de 116.975 veuves, sans toutefois préciser la période pendant laquelle ces allocations ont été versées.

Par Hassan Benadad
Le 08/12/2021 à 19h55